Le Roi de Miséricorde

Le tableau du Christ de la Miséricorde, commenté dans cet article, traduit le désir du Christ de redonner l'espérance spécialement à celui qui se sent écrasé sous le poids du péché.

Le jubilé rappelle « la grande apôtre de la miséricorde, sainte Faustine Kowalska, qui fut appelée à entrer dans les profondeurs de la miséricorde divine » (pape François, Le Visage de la Miséricorde §25). Avec elle, nous essayons de découvrir les richesses inépuisables du Cœur du Rédempteur.

Cette religieuse polonaise (1905-1938), reçut, dès le 22 février 1931, des révélations rassurantes sur le Christ, Roi de Miséricorde, qui promettaient victoire et salut éternel. Les rayons qui jaillissent du Sacré-Cœur rappellent le sang et l’eau de la transfixion, symbolisant le pardon et l’amour. Par l’intermédiaire de cette image sainte, Jésus garantissait une surabondance de grâces aux âmes.

Telle expérience mystique aboutit à la création, en 1934, à Vilnius par le peintre Eugène Kazimirowski, d’un tableau du Christ de la miséricorde, avec l’invocation « Jésus, je confie en toi », qui exprime bien l’abandon dans le Sauveur.

« Les rayons de ta miséricorde divine redonnent l'espérance de façon particulière à celui qui se sent écrasé par le poids du péché » (F. Kowalska, Petit Journal). Nous croyons et espérons en son amour.

Le tableau fut vénéré en 1935 dans la chapelle de la Porte de l’Aurore (Vilnius), le premier dimanche après Pâques, durant la clôture du Grand Jubilé de la Rédemption du Monde.

La dévotion à la Miséricorde Divine se développa en Pologne ; après quelques incompréhensions, la dévotion fut officialisée par Jean-Paul II, à l’occasion de la canonisation de sœur Faustine. « À travers le mystère de ce cœur blessé, le flux restaurateur de l'amour miséricordieux de Dieu ne cesse de se répandre également sur les hommes et sur les femmes de notre temps » (Jean-Paul II, homélie, 22/04/2000).

Caché sous la domination soviétique, le tableau est vénéré, depuis 2005 au Sanctuaire de la Miséricorde Divine (l’ancienne église de la Trinité) à Vilnius. Une copie se trouve dans le sanctuaire homonyme de Cracovie qui, inauguré en 2002 par Jean-Paul II, garde le tombeau de sainte Faustine.

Ce tableau devrait être comme un vase pour « puiser la grâce à la source de la miséricorde » (F. Kowalska, Petit Journal), que le Christ veut faire connaître au monde entier. « Je désire que les prêtres proclament ma grande Miséricorde envers les âmes pécheresses. Qu’aucun pécheur ne craigne de m’approcher » (ibidem). L’heure de la mort du Christ, survenue vers les quinze heures « est une heure de grande miséricorde pour le monde entier. En cette heure, je ne saurais rien refuser à l’âme qui me prie, par ma passion » (ibidem).

Le Cœur miséricordieux oriente notre démarche de conversion, qui nous délivre du péché. Pendant l’année jubilaire, l’Eglise nous invite à faire confiance au Cœur du Christ, transpercé. Témoin singulier de ce moment, le Cœur Immaculé de Marie nous apprend à regarder. « La Mère du Crucifié Ressuscité est entrée dans le sanctuaire de la miséricorde divine en participant intimement au mystère de son amour » (pape François, idem §24). Le Roi de Miséricorde offre, comme source et refuge, sa compassion de Pasteur souverain (1 Pierre 5, 4), plus fort que les loups ravageurs.

Abbé Antoine Fernandez