La prédication de Benoît XVI à Noël

Nous vous proposons les textes essentiels de la prédication de Benoît XVI durant les fêtes de Noël, depuis le 23 décembre 2007

BENOIT XVI VISITE UN CENTRE D'ACCUEIL

4 janvier 2008

Visitant le centre d'accueil "Dono di Maria" du Vatican, que Jean-Paul II fit construire en 1988 pour la communauté de Mère Teresa de Calcutta, Benoît XVI a dit sa gratitude aux religieuses, bénévoles et soutiens de cette oeuvre d'assistance

"Puisse ce mode évangélique d'accueil continuer de caractériser cette vocation où à côté de l'assistance matérielle il y a une communication quotidienne aux hôtes qui est un amour du Christ et du sourire lumineux de Dieu qui anima la vie de Mère Teresa". Evoquant Noël, le Pape dit que c'est un temps qui exprime l'infinie bonté de Dieu. "Se faisant enfant, il vint partager parmi nous la pauvreté et la solitude humaine. Ainsi a-t-il accepté de porter avec nous le poids de l'existence, de partager sa dureté et de ses préoccupations. Il est né pour nous et il a demeuré parmi nous pour offrir sa joie, sa paix et son amour à tous ceux qui ouvrent leur coeur. Né dans une grotte car il n'y avait pas d'autre place pour lui, Jésus a connu les problèmes qui vous affligent".

"La Nativité nous aide à comprendre que Dieu, qui ne nous abandonne jamais, vient à notre rencontre, nous protège et prend soin de chacun, surtout des plus petits et des sans défense, précieux à ses yeux de père tendre et miséricordieux".

Le Pape a conclu en demandant que Marie, "qui s'offrit toute entière au Tout Puissant et fut comblée de grâce et de bénédiction par la venue du Fils de Dieu, nous aide à faire de nos vies du don permanent au Père, dans le service des frères comme dans l'écoute de la Parole et de sa volonté".

ETRE DE VRAIS AMIS DU CHRIST

2 janvier 2008

Pour la première audience générale de 2008, salle Paul VI, en présence de 7.000 personnes, le Pape a évoqué le titre de Mère de Dieu attribué à la Vierge. Il a rappelé que Theotokos, Mère de Dieu, "est le titre attribué officiellement à Marie au Concile d'Ephèse, en 431...où ont été confirmé solennellement l'unité des deux natures, divine et humaine, en la personne du Fils de Dieu, et la légitimité de l'attribution à la Vierge du titre de Theotokos, face à ceux qui proposaient celui de Christotokos, Mère du Christ, "cherchant à sauvegarder la pleine humanité de Jésus", car ce titre constituait "une menace à la doctrine de la pleine unité de la divinité et de l'humanité du Christ".

Après le Concile d'Ephèse, a poursuivi Benoît XVI, "la dévotion mariale s'est répandue, on a construit de nombreuses églises consacrées à la Mère de Dieu; c'est le cas de la basilique Sainte Marie Majeure, ici à Rome... La doctrine sur Marie, Mère de Dieu, a été confirmée au Concile de Chalcédoine (451)" et le Concile Vatican II la reprend dans le huitième chapitre de la Constitution dogmatique sur l'Eglise Lumen Gentium".

"Tous les autres titres attribués à la Vierge -a-t-il ajouté-, ont leur fondement dans sa vocation à être la Mère du Rédempteur": Immaculée Conception, Vierge de l'Assomption, et Mère du Corps Mystique du Christ, qu'est l'Eglise. "Pour cette raison le 21 novembre 1964, pendant le Concile Vatican II, Paul VI a attribué solennellement à Marie le titre de "Mère de l'Eglise".

"Parce que Marie est la Mère de l'Eglise -a rappelé le Pape- elle est aussi la mère de chacun de nous, qui sommes membres de l'Eglise du Christ... Au moment suprême de l'accomplissement de la mission messianique, Jésus laisse à chacun de ses disciples, comme héritage majeur, sa Mère elle-même, la Vierge Marie".

"En ce début d'année -a-t-il conclu-, nous sommes invités à considérer attentivement l'importance de la présence de Marie dans la vie de l'Eglise et dans notre existence. Implorons la Vierge pour qu'elle guide nos pas dans cette nouvelle période de temps que le Seigneur nous accorde, et pour qu'elle nous aide à être d'authentiques amis de son Fils et de fervents artisans de son règne dans le monde, règne de lumière et de vérité".

LA PAIX, DON DIVIN

1er janvier 2008

Le Saint-Père a présidé en la basilique vaticane la messe de la solennité de la Mère de Dieu à l'occasion de la XLI Journée mondiale de la paix, dont le thème pour 2008 est: "Famille humaine, communauté de paix".

Le Pape a ouvert son homélie en demandant le don de la paix pour les familles, les peuples et le monde entier. Puis il a dit: "Nous aspirons tous à vivre en paix, la vraie paix, celle que les anges ont annoncée la nuit de Noël, qui n'est ni une conquête de l'homme ni le résultat d'accords politiques. La paix est d'abord un don divin qu'il faut constamment implorer, et en même temps un engagement à poursuivre avec patience, en étant toujours docile aux commandements du Seigneur".

Benoît XVI a ensuite rappelé que dans son Message pour la Journée mondiale de la paix "le rapport étroit entre la famille et la construction de la paix dans le monde" est tout particulièrement souligné. "La famille naturelle, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, est le berceau de la vie et de l'amour, la première et irremplaçable éducatrice à la paix'". C'est pour cette raison que la famille est "la principale agence de paix" et que "la négation ou la restriction des droits de la famille, en obscurcissant la vérité sur l'homme, menace les fondements mêmes de la paix".

"Comme l'humanité est une grande famille, a poursuivi le Saint-Père, si l'on veut vivre en paix, l'on doit s'inspirer de ces valeurs qui fondent et régissent la communauté familiale". Puis, évoquant le mystère de la maternité divine de Marie, il a dit que "si nous reconnaissons dans l'Enfant Jésus le Fils éternel de Dieu et si nous l'accueillons comme notre unique Sauveur, nous pouvons être appelés fils de Dieu. Fils dans le Fils, nous le sommes réellement".

"L'Enfant qui vagit dans la crèche, tout en étant en apparence comme tous les enfants du monde, est en même temps totalement différent : il est le Fils de Dieu, il est Dieu, vrai Dieu et vrai homme. Ce mystère -l'Incarnation du Verbe et la maternité divine de Marie- est grand et difficile à comprendre avec l'intelligence humaine. Cependant -a ajouté le Pape-, à l'école de Marie, nous pouvons comprendre avec le cœur ce que les yeux et l'intelligence ne peuvent percevoir par eux-mêmes, ne peuvent contenir".

"C'est seulement en préservant notre cœur -a conclu le Pape-, c'est-à-dire en nous unissant et en trouvant une unité dans tout ce que nous vivons, que nous pouvons pénétrer, à la suite de Marie, dans le mystère d'un Dieu qui s'est fait homme par amour et qui nous appelle à le suivre sur la voie de l'amour; un amour à traduire chaque jour par un service généreux envers nos frères".

 

Le texte complet du "Message pour la paix 2008"

LA FAMILLE, PRINCIPALE AGENCE DE PAIX

1er janvier 2008

Après la messe de la paix célébrée en la basilique vaticane, Benoît XVI s'est adressé aux fidèles rassemblés place St.Pierre, auxquels il a souhaité une année sereine et féconde, sous la protection céleste de la Vierge, "que la liturgie cite aujourd'hui sous son titre majeur de Mère de Dieu". Avant de réciter l'angélus, il a rappelé qu'en ce jour depuis 40 ans l'Eglise célèbre au nom de la Vierge Marie la Journée mondiale de la paix, dont le thème est cette année: "Famille humaine, communauté de paix". "C'est l'amour qui constitue et garde unie la famille, cellule vitale de la société, qui favorise entre les peuples la solidarité et la coopération caractérisant les membres de la famille humaine".

Rappelant qu'il "y a un rapport étroit entre famille, société et paix", et citant son message du jour, le Saint-Père a ensuite dit que "quiconque, même involontairement, fait obstacle à l'institution familiale fragilise la paix de la communauté toute entière, nationale comme internationale, car il fragilise ce qui est la principale agence de paix". Toujours se citant, il a redit qu'on "ne vit pas par hasard les uns à côté des autres. Nous suivons un chemin commun de frères et de soeurs. Il est donc très important que chacun assume sa responsabilité devant Dieu et reconnaisse en lui la source de toute existence. De cette conscience découle l'engagement à faire de l'humanité une véritable communauté de paix, régie par une loi commune qui fasse que la liberté soit elle-même et protège le faible du fort".

Le Pape a enfin demandé à Marie, "la Mère du Prince de la Paix, de soutenir l'Eglise dans son action au service de la paix. Qu'elle aide la communauté des peuples, qui fêtent en 2008 le 70 anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, à avancer vers une solidarité plus vraie et une paix plus solide".

MANQUE D'ESPERANCE, UN MAL OBSCUR

31 décembre 2007

Le Pape a présidé en la basilique vaticane les premières vêpres de la Solennité de Marie Mère de Dieu, le salut au Saint Sacrement, le Te Deum d'action de grâces et la bénédiction eucharistique.

Commentant le passage de l'Epître aux Galates sur "la libération de l'homme opérée par Dieu dans le mystère de l'Incarnation" le Pape a dit que Paul "mentionne de manière très discrète celle par qui le Fils de l'Homme est entré dans le monde... Marie est la Mère du Sauveur", a-t-il rappelé en soulignant qu'elle "est aussi notre mère, car en vivant une relation maternelle très particulière avec son fils, elle a partagé sa mission pour nous et pour le salut de tous les hommes. ... De cette façon, Marie constitue pour l'Eglise l'image par excellence, et c'est en elle que la communauté ecclésiale doit continuellement découvrir le sens authentique de sa vocation et de son mystère".

Soulignant que le Verbe incarné "s'est fait comme nous pour nous rendre comme lui, fils dans le Fils et donc hommes libérés de la loi du péché", Benoît XVI s'est ensuite demandé si ce n'était pas "un motif fondamental pour rendre grâce à Dieu", en particulier "pour ses nombreux bienfaits et son aide constante ces douze derniers mois". C'est pourquoi "chaque communauté chrétienne se réunit pour chanter le Te Deum, l'hymne traditionnel de louange et d'action de grâces à la Sainte Trinité".

Puis il a demandé au Seigneur d'accorder sa miséricorde aux personnes et aux familles souffrant "de graves carences et de la pauvreté, qui les empêchent d'appréhender l'avenir avec confiance", ajoutant que "beaucoup, des jeunes surtout, sont attirés par une fausse exaltation ou une profanation du corps, par la banalisation de la sexualité". Après avoir évoqué les nombreux "dangers du consumérisme et du sécularise", le Saint-Père a affirmé qu'à "Rome aussi l'on perçoit ce manque d'espérance et de confiance en la vie, qui constitue le mal obscur de la société moderne". Cependant, a-t-il ajouté, "les lumières et les motifs d'espérance sur lesquels implorer la bénédiction divine ne manquent pas".

Benoît XVI a cité la communauté diocésaine de Rome, qui s'efforce de donner une réponse à la "grande urgence éducative", à savoir "la difficulté à transmettre aux nouvelles générations les valeurs de base de l'existence et d'un comportement droit". L'Eglise, a-t-il poursuivi, "entend faire face à cette priorité, sans bruit, avec confiance et patience, en premier lieu dans le cadre de la famille". En ce sens, le Pape a constaté que le travail réalisé ces dernières années par les paroisses et associations pour la pastorale familiale "continue à se développer et à porter ses fruits".

Le Saint-Père a ensuite demandé au Seigneur de protéger "les initiatives missionnaires des jeunes, qui se développent et dans lesquelles de nombreux jeunes assument personnellement la responsabilité et la joie de l'annonce et du témoignage de l'Evangile".

Le Pape a conclu en soulignant que "le Christ est notre espérance totalement fiable", demandant à Dieu de faire "de chacun de nous un authentique ferment d'espérance dans les différents milieux, pour que l'on puisse construire un avenir meilleur".

 

VALEUR SACREE DU MARIAGE ET DE LA FAMILLE

30 décembre 2007

En la fête de la Sainte Famille, Benoît XVI a récité l'angélus avec les fidèles rassemblés place St.Pierre. Avant la prière mariale, il a rappelé qu'elle permet d'admirer le "mystère d'un Dieu né d'une Vierge pour vivre dans ce monde comme tous les hommes. En cela, il a sanctifié la famille, la remplissant de grâce divine, révélant aussi pleinement sa vocation et sa mission".

A la suite de Jean-Paul II a rappelé ensuite que "le bien de la personne comme de la société est étroitement lié à la bonne santé de la famille". C'est la raison pour laquelle l'Eglise défend et soutient selon l'expression conciliaire "la dignité naturelle et la très haute valeur sacrée du mariage et de la famille". S'adressant plus particulièrement aux participants à la Rencontre des familles en cours à Madrid (Espagne), le Saint-Père a invité les familles chrétiennes à placer leurs vies sous le regard d'amour du Seigneur pour l'humanité, les encourageant s'en inspirer pour témoigner au monde de la beauté de l'amour, du mariage et de la famille.

"Fondée sur l'union indissoluble d'un homme et d'une femme", la famille "est le lieu privilégié d'accueil et de développement de la vie, de la naissance à la mort. C'est pourquoi les parents -a souligné le Pape- ont l'obligation d'éduquer leurs enfants dans la foi et dans les valeurs qui donnent dignité à l'existence".

Puis il a affirmé qu'oeuvrer pour la famille et le mariage c'est oeuvrer en faveur de l'homme, l'être le plus important créé par Dieu. Quant aux enfants, ils doivent aimer leurs parents, frères et soeurs, et prier pour eux. Puissent les jeunes, stimulés par l'amour de leurs parents, répondre à la vocation matrimoniale, à la vocation sacerdotale ou religieuse", et les personnes âgées comme les malades "y trouver tout l'appui dont ils ont besoin. Que les époux enfin puissent "toujours compter sur la grâce divine, afin que leur amour demeure fécond et fidèle".

 

LES MARTYRS REALISENT LA VICTOIR DE L'AMOUR SUR LA HAINE

26 décembre 2007

Ce matin, fête de Saint Etienne, protomartyr, Benoît XVI s'est montré un peu avant midi à la fenêtre d son bureau pour réciter l'Angelus avec les pèlerins réunis place Saint Pierre.

"Saint Etienne a été lapidé aux portes d Jérusalem, et est mort, comme Jésus, en implorant le pardon pour ses bourreaux", a rappelé le Pape, affirmant que "le lien profond qui unit le Christ á son premier martyr st la charité divin: le même amour qui pousse le Fils de Dieu ....à se faire obéissant jusqu'à mourir sur la croix, a conduit ensuite les apôtres et les martyrs a donner leur vie pour l'Evangile".

"Il faut toujours souligner cette caractéristique divine du martyre chrétien - a dit le Saint-Père: c'est exclusivement un acte d'amour envers Dieu et envers les hommes, y compris les persécuteurs".

"Combien de fils et de filles de l'Eglise au cours des siècles ont suivi cet exemple!" - s'est-il exclamé - entre la première persécution à Jérusalem et celle des empereurs romains, jusqu'à l'armée de martyrs de notre époque. Souvent, en effet, aujourd'hui encore, des nouvelles nous arrivent de différentes parties du monde, des missionnaires, prêtres, évêques, religieux, religieuses et fidèles laïcs, persécutés, emprisonnés, torturés, privés de liberté ou empêchés de l'exercer parce que'ils sont disciples du Christ ert apötres de l'Evangile: parfois même on souffre et meurt pour la communion avec l'Eglise universelle et la fidelité au Pape".

Benôit XVI a parlé ensuite du martyr vietnamien Paul LeBao-Tinh, cité dans son encyclique "Spe Sazlvi", où il explique comment "la souffrance se transforme en joie grâce à la force de l'esperance qui vient de la foi" car "le martyr chrétien, comme le Christ et par l'union avece Lui "accepte dans son intimité la croix, la mort, et la transforme en un acte d'amour" ...Le martyr chrétien réalise la victorie de l'amour sur la haine et la mort".

Enfin le Pape a demandé de prier "pour tous ceux qui souffrent par fidelité au Christ et à son Eglise", en implorant Marie, Reine des Martyrs por qu'elle nous aide " a être des témoins crédibles de l'Evangile, en répondant à nos ennemis avec la force irrésistible de la verité et de la charité".

 

DIEU S'OFFRE COMME ESPERANCE SURE DE SALUT

25 décembre 2007

A midi, en ce jour de la solennité de la Nativité du Seigneur, le Pape a prononcé du balcon central de la basilique vaticane le traditionnel message de Noël, et a donné sa bénédiction "Urbi et Orbi".

Voici quelques extraits du message :

"Un jour saint est apparu pour nous". Un jour de grande espérance : aujourd'hui nous est né le Sauveur de l'humanité! La naissance d'un enfant apporte normalement une lumière d'espérance à ceux qui l'attendent avec impatience".

"Il s'est fait homme, Celui qui est le créateur de l'homme pour apporter au monde la paix... Seule la 'grande' lumière apparue avec le Christ peut donner aux hommes la paix 'véritable': voilà pourquoi toutes les générations sont appelées à la recevoir, à accueillir le Dieu qui, à Bethléem, s'est fait l'un de nous... pour la reconnaître, pour l'accueillir, il faut la foi, il faut l'humilité.

"Et maintenant, en ce Noël qui est le nôtre et où continue à résonner l'annonce joyeuse de sa naissance rédemptrice, qui est prêt à lui ouvrir la porte de son cœur?... Qui attend l'aurore du jour nouveau en tenant allumée la petite flamme de la foi? Qui prend le temps d'écouter sa parole et de se laisser prendre et fasciner par son amour? Oui! Son message de paix est pour tous; c'est pour tous qu'il vient s'offrir lui-même comme espérance certaine du salut".

"La lumière du Christ, qui vient illuminer tout être humain, peut enfin briller et être la consolation pour toutes les personnes qui se trouvent dans les ténèbres de la misère, de l'injustice, de la guerre; pour les personnes dont est encore niée la légitime aspiration à une existence plus assurée, à la santé, à l'éducation, à un emploi stable, à une participation plus pleine aux responsabilités civiles et politiques, hors de toute oppression et à l'abri de conditions qui offensent la dignité humaine".

"Ce sont tout particulièrement les franges les plus vulnérables, les enfants, les femmes, les personnes âgées, qui sont les victimes de conflits armés sanglants, du terrorisme et des violences de toutes sortes, qui provoquent des souffrances inouïes à des populations entières. Dans le même temps, les tensions ethniques, religieuses et politiques, l'instabilité, les rivalités, les oppositions, les injustices et les discriminations, qui déchirent le tissu intérieur de nombreux pays, enveniment les relations internationales. Et dans le monde, le nombre des migrants, des réfugiés, des déplacés, va toujours croissant, à cause aussi des catastrophes naturelles, qui sont souvent la conséquence de préoccupants désastres écologiques".

"En ce jour de paix, ma pensée se tourne surtout vers les lieux où résonne le bruit des armes : les terres déchirées du Darfour, la Somalie et le nord de la République démocratique du Congo, les confins de l'Érythrée et de l'Éthiopie, tout le Moyen-Orient, en particulier l'Iraq, le Liban et la Terre Sainte, ainsi que l'Afghanistan, le Pakistan et le Sri Lanka, la région des Balkans et tant d'autres situations de crise, souvent malheureusement oubliées".

"Que l'Enfant Jésus apporte le réconfort aux personnes qui sont dans l'épreuve et donne aux responsables des gouvernements la sagesse et le courage de rechercher et de trouver des solutions humaines, justes et durables".

"A la soif de sens et de valeur qui habite le monde d'aujourd'hui, à la recherche de bien-être et de paix qui marque la vie de toute l'humanité, aux attentes des pauvres, le Christ, vrai Dieu et vrai Homme, répond par sa Nativité. Que les personnes et les peuples n'aient pas peur de le reconnaître et de l'accueillir".

"Laissons la lumière de ce jour se répandre partout: qu'elle entre dans nos cœurs, qu'elle éclaire et réchauffe nos maisons, qu'elle apporte sérénité et espérance à nos cités, qu'elle donne au monde la paix! C'est là mon vœu pour vous qui m'écoutez. Vœu qui se fait prière, humble et confiante, à l'Enfant Jésus, afin que sa lumière fasse disparaître les ténèbres de votre vie et qu'elle vous comble d'amour et de paix.

A la fin de son message, le Pape a souhaité un joyeux Noël en 63 langues et a donné sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à Rome et au monde).

 

NATIVITE: FETE DE LA CREATION RESTAUREE

24 décembre 2007

Le Pape a célébré la messe de minuit à la basilique vaticane, pour la solennité de la Nativité.

"Pour Marie arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place dans la salle commune" - a dit le Pape, citant l'Evangile de Saint Luc. Ces phrases ne cessent de nous émouvoir" car "d'une certaine façon, l'humanité attend Dieu, attend qu'il se fasse proche".

"Mais quand arrive le moment -a-t-il poursuivi- il n'y a pas de place pour Lui. L'humanité est si occupée d'elle même, elle a besoin de tout l'espace et de tout le temps de manière si exigeante pour ses propres affaires, qu'il ne reste rien pour l'autre - pour le prochain, pour le pauvre, pour Dieu. Et plus les hommes deviennent riches, plus ils remplissent tout d'eux-mêmes, et moins l'autre peut y entrer".

"Jean, dans son Evangile, allant à l'essentiel, a approfondi la brève allusion de Saint Luc sur la situation à Bethléem: "Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu". Cela concerne d'abord Bethléem -a expliqué le Saint-Père- mais ... cela concerne en réalité l'humanité tout entière: Celui par lequel le monde a été fait, le Verbe créateur, entre dans le monde, mais il n'est pas écouté, il n'est pas accueilli".

"Grâce à Dieu, l'élément négatif n'est pas l'unique ni l'ultime que nous trouvons dans l'Évangile" a dit Benoît XVI, en rappelant les exemples de "l'amour de la Vierge Mère Marie... la fidélité de saint Joseph, la vigilance des bergers... et la visite des Mages, pleins de sagesse"

En effet, "on trouve des personnes qui l'accueillent, et ainsi, à partir de l'étable, de l'extérieur, grandit silencieusement la maison nouvelle, la cité nouvelle, le monde nouveau. Le message de Noël nous fait reconnaître l'obscurité d'un monde clos, et il illustre ainsi, sans aucun doute, une réalité que nous rencontrons quotidiennement. Mais il nous dit aussi que Dieu ne se laisse pas mettre dehors. Il trouve une place, même s'il faut entrer par une étable; on trouve des personnes qui voient sa lumière et qui la transmettent".

"Dans certaines représentations de la Nativité à la fin du Moyen-Âge et au début de l'époque moderne - a ensuite commenté le Pape- l'étable apparaît comme un palais un peu délabré. Si l'on peut encore en reconnaître la grandeur d'autrefois, il est maintenant en ruines, les murs sont effondrés - il est précisément devenu une étable. Bien que n'ayant aucun fondement historique, cette interprétation exprime cependant sur un mode métaphorique quelque chose de la vérité qui se cache dans le mystère de Noël".

Dans l'étable de Bethléem, la cité du roi David, a dit le Saint-Père, "la royauté davidique renaît de façon nouvelle... Le nouveau trône d'où ce David attirera le monde à lui est la Croix, et le nouveau palais "est différent de la façon dont les hommes imaginent un palais et le pouvoir royal". Il est "la communauté de ceux qui se laissent attirer par l'amour du Christ et, avec Lui, deviennent un seul corps, une humanité nouvelle. Le pouvoir qui vient de la Croix, le pouvoir de la bonté qui se donne - telle est la véritable royauté".

"Grégoire de Nysse a développé la même perspective en partant du message de Noël dans l'Évangile de Jean : " Il a planté sa tente parmi nous " ( 1, 14) a rappelé le Pape. Grégoire applique ce mot de tente à la tente de notre corps, devenu usé et faible, toujours exposé à la douleur et à la souffrance. Et il l'applique au cosmos tout entier, lacéré et défiguré par le péché. Qu'aurait-il dit s'il avait vu les conditions dans lesquelles se trouve aujourd'hui la terre en raison de l'utilisation abusive des ressources et de leur exploitation égoïste et sans aucune précaution ?"

"Selon la vision de Grégoire, dans le message de Noël, l'étable représente la terre maltraitée. Le Christ ne reconstruit pas un palais quelconque -a conclu Benoît XVI- Il est venu pour redonner à la création, au cosmos, sa beauté et sa dignité: c'est ce qui est engagé à Noël et qui fait jubiler les anges. La terre est restaurée précisément par le fait qu'elle est ouverte à Dieu, qu'elle retrouve sa vraie lumière; et, dans l'harmonie entre vouloir humain et vouloir divin, dans l'union entre le haut et le bas, elle retrouve sa beauté, sa dignité. Aussi, la fête de Noël est-elle une fête de la création restaurée".

LA JOIE DE LA NATIVITE NOUS INCITE A ANNONCER DIEU

23 décembre 2007

Avant de réciter l'Angélus à midi avec les pèlerins réunis place Saint-Pierre, le Pape a affirmé qu'en la solennité de la Nativité du Seigneur on célébrait le "grand mystère de l'amour qui ne finit jamais de nous étonner. Dieu s'est fait fils de l'homme pour que nous devenions fils de Dieu".

"La mission évangélisatrice de l'Eglise -a-t-il dit- est la réponse au cri: 'Viens, Seigneur Jésus', répété pendant le temps de l'Avent, "qui traverse toute l'histoire du salut et qui continue à jaillir des lèvres des croyants. 'Viens, Seigneur, transformer nos coeurs pour que la justice et la paix se diffusent dans le monde'".

"C'est ce qu'entend mettre en relief -a-t-il signalé- la Note Doctrinale sur quelques aspects de l'évangélisation, récemment publiée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Le document veut rappeler à tous les chrétiens, dans une situation où souvent la raison d'être de l'évangélisation n'est plus claire pour beaucoup de fidèles eux-mêmes, que "l'accueil de la Bonne Nouvelle dans la foi nous incite en soi à communiquer le salut reçu comme un don".

"Etre touchés par la présence de Dieu, qui se fait l'un de nous à Noël, est un don inestimable... Il n'y a rien de plus beau, de plus urgent, ni de plus important, que de donner gratuitement aux hommes ce que nous avons reçu gratuitement de Dieu. Rien ne peut nous exempter ni nous dispenser de cet engagement exigeant et fascinant. La joie de la Nativité..., tandis qu'elle nous combe d'espérance -a-t-il dit enfin- nous incite à annoncer à tous la présence de Dieu au milieu de nous".