La côte d’Ivoire, une église jeune et en pleine expansion

Interview de Landry Gbaka-Brédé, l’un des diacres qui a reçu l’ordination sacerdotale le 22 mai, dans la basilique saint Eugène de Rome.

L'abbé Landry Gbaka-Brédé et ses parents

Landry est né en 1973, en Côte d’Ivoire, un pays qui vit des moments difficiles, marqués par l’instabilité sociale et politique. Landry commente – avec espérance – son futur travail sacerdotal : « Mon pays a grandement besoin de paix, de réconciliation. Nous devons apprendre à pardonner, parce que tout le monde a souffert. Je demande à Dieu de m’aider pour que, en tant que prêtre, je puisse contribuer à la paix en Côte d’Ivoire, tout spécialement à travers le sacrement de la pénitence. Dans la confession, les chrétiens se réconcilient avec Dieu, et avec l’âme en paix et l’aide du Seigneur, on peut construire une société fondée sur la compréhension et l’aide mutuelle ».

La Côte d’Ivoire compte 16 millions d’habitants. Près de 30% de la population est chrétienne, en majorité catholique. L’Eglise est en continuelle croissance et il y a un bon nombre de conversions. « L’Eglise Catholique de mon pays est jeune », explique Landry. « En 1995, nous avons fêté le premier centenaire de l’évangélisation, réalisée par les Pères Blancs, des missionnaires français avec un admirable esprit de sacrifice et une grande confiance dans le Seigneur. Bien que mes parents soient catholiques, mes grands parents n’étaient pas croyants. Grâce à Dieu, il y a de nombreuses conversions au catholicisme, ma grand-mère, par exemple, a été baptisée au cours de l’an 2000 ». Une église en expansion qui a besoin, pour croître fermement, d’une bonne formation dans les vérités de la foi. « Il faut des prêtres pour s’occuper des gens qui sont en train de se convertir au catholicisme et qui sont intéressés par une meilleure connaissance de leur foi. Je considère que la formation est l’un des grands défis de l’église dans mon pays, car il y a plusieurs religions animistes qui y sont très répandues, et qui trompent les gens. En tant que prêtre, je ressens une grande responsabilité pour aider les personnes à mieux connaître la doctrine du Christ et à fréquenter les sacrements, tout spécialement la confession et la messe ».

Landry est le cinquième enfant d’une famille qui en compte six ; il a étudié la philologie française à l’Université de Bouaké et grâce au travail de son père, il a vécu dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire et à Paris. Il a connu l’Œuvre en 1990 dans un centre de l’Opus Dei à Abidjan. Il est parti pour Rome en 1998, où il a fait ses études de Théologie et de Droit Canonique à l’Université de la Sainte Croix. Sa mère est infirmière, et elle travaille actuellement à l’installation d’une petite clinique à Yamoussoukro, qui recevra des familles ayant de faibles ressources. « Je suis très content que mes parents aient pu venir à mon ordination. Lorsque j’ai annoncé à ma mère que j’allais être ordonné, cela l’a tellement émue qu’elle s’est mise à danser. Un de mes amis, libanais, musulman, que j’estime beaucoup, est également venu ».

Landry profite de l’occasion pour demander à tous ceux qui liront cette interview « d’aider par leur prière tous ceux qui viennent de recevoir l’ordination sacerdotale. Nous en avons grandement besoin pour pouvoir être de véritables instruments de Jésus-Christ. Nous sommes originaires de 16 pays différents, et dans tous ces pays, il y a de nombreuses personnes qui sont à la recherche d’un sens pour leur vie, et qui ont une grande soif de Dieu. » Et il demande également à Saint Josémaria « de savoir aimer la messe comme lui l’a aimée, en étant un prêtre qui faisait reposer la totalité de son travail au service des âmes sur la célébration eucharistique ».