Jeanine nous livre quelques souvenirs de Saint Josémaria

Jeanine est l’une des premières femmes mariées fidèle de l’Opus Dei en France. A l’occasion de l’anniversaire de saint Josémaria, le 9 janvier, elle nous raconte dans un témoignage très personnel, comment son affection l’a aidée lors de la maladie de son fils

Jeanine, vous avez voulu écrire votre témoignage lors du procès de canonisation de Saint Josemaria; pouvez-vous nous dire pourquoi ?

 Mon dernier fils, Philippe, a été très malade; mon mari et moi avons cru le perdre ; nous avons écrit à saint Josemaria qui était encore vivant à l’époque. Il nous a envoyé des lettres très réconfortantes. Il nous a beaucoup aidés, comme des parents que nous étions. Je suis certaine que sa prière a eu une grande importance dans le rétablissement de Philippe ; ces lettres ne contenaient pas des belles paroles pieuses comme « le bon Dieu fera pour le mieux » etc., c’était presque terre à terre. Bien sûr, il nous disait de prier et aussi qu’il priait avec nous pour Philippe, comme quelqu’un qui vraiment lui était cher ; il était très attaché à tous ses enfants ; ces lettres étaient pleines de tendresse paternelle. Il nous disait de demander la guérison totale de notre fils, nous donnait des paroles d’encouragement pour nous aussi, pour qu’on vive ce temps là comme une grâce, pas uniquement comme une souffrance ; il n’insistait pas sur la souffrance mais sur la guérison de Philippe qu’il fallait demander absolument.

Que ce soit dans les moments critiques ou bien quand Philippe allait mieux, les lettres de saint Josemaria étaient toujours pleines d’optimisme, il apportait du bonheur ; ce n’était pas le style larmoyant « il faut offrir ses souffrances… », « vous savez c’est la destinée », « c’est la volonté de Dieu »; Pour moi, la souffrance aurait été encore plus grande avec ce genre de discours. Il adoptait au contraire  un ton joyeux. J’ai beaucoup été aidée par un livre de Josémaria, Chemin et par ses lettres pleines d’encouragement.  Il  nous disait: « faites confiance aux médecins, priez pour eux, priez avec confiance, faites le nécessaire, soyez sûrs que le Seigneur vous écoute pour le mieux » .

Pensez-vous que Saint Josémaria est vraiment pour quelque chose dans la guérison de votre fils ?

Quand on a découvert la maladie (hydrocéphalie) de Philippe, le médecin nous a dit : « il est perdu ou alors il sera idiot, il ne marchera pas, il ne parlera pas »; il ne voulait pas l’opérer car soit il en mourrait soit il restait idiot ; je revois la scène, mon mari lui a dit : «faites ce que vous avez à faire, le bon Dieu fera le reste »; il a donc été opéré et c’est à ce moment-là qu’on a écrit à saint Josemaria; il nous disait qu’il priait beaucoup pour « notre petit Philippe ». Philippe a marché, il a parlé, il n’est pas idiot ! Pour nous c’est un miracle.  Philippe s’en est très bien sorti par rapport au diagnostic initial; il ne lui est resté que quelques séquelles; mais bien sûr avec la prière il y a eu aussi la main du chirurgien, il ne faut pas l’oublier !

Qu’en pense Philippe ?

Sentimentalement parlant il ne peut pas bien se rendre compte de ce qu’on a vécu mon mari et moi; il est croyant et pratiquant ; il n’est pas membre de l’Opus Dei, mais il aime beaucoup St Josemaria et le prie très souvent.

Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans la personnalité de saint Josemaria?

Sa simplicité et son affection, surtout dans son courrier ; il parlait de « notre petit Philippe » comme s’il était son petit-fils. J’ai toujours été impressionnée par la manière dont il nous considérait : ses enfants, des enfants que Dieu lui avait confiés. Après la guérison de Philippe, j’ai gardé cette joie du fait de savoir que Dieu est Père

Ce qui est intéressant c’est qu’il n’a jamais séparé la vie chrétienne de la vie ; vous me direz que tout chrétien devrait faire cela. Mais on a tous un peu tendance à séparer la vie dévote et la vie normale.

C’est ce que j’ai le plus appris grâce à l’Opus Dei : à ne rien séparer. Vivre avec Dieu à chaque instant. Ce n’est pas mener une vie confite en dévotion, mais vivre en pensant à Dieu dans la journée et en lui réservant des moments.