Iroto, un centre de développement pour la femme au Nigéria

Jane, Paula, et Wachera nous parlent d’Iroto, Centre d’aide au développement pour la femme au sud-ouest du Nigeria où l’Opus Dei propose une formation chrétienne. Ce centre fournit un bon exemple de l’engagement social de nombreuses personnes de l’Opus Dei à travers le monde. Ce premier volet nous présente l’esprit et les débuts de ce beau projet.

Le message de saint Josémaria Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, est à l’origine du projet éducatif d’Iroto. Ce prêtre ne cessa de dire que l’appel à la sainteté est adressé à tous. Une sainteté qui est au rendez-vous au travail, dans les tâches ordinaires faites sous le regard de Dieu.

Vingt-sept ans de travail au sud-ouest du Nigeria, à 100 km de Lagos, autant de temps mis à surmonter des difficultés et des obstacles par tous ceux qui se sont investis dans ce projet éducatif. 

Iroto Rural Development est l’un des premiers projets de L’Educational Cooperation Society, organisation nigériane à but non lucratif qui s’investit dans des projets au service de la promotion de l’éducation, le bien-être social et la dignité de la personne selon des principes chrétiens.

Iroto a démarré en 1985, lorsque les chefs locaux de Iloti et des petits villages d’Iroto et Abidagba, dans le secteur municipal d’Itamapalo, décidèrent de lui assigner un terrain vierge de vingt acres (soit huit hectares).

“En 1986, tout au début, nous avons réalisé que la tâche était rude, avoue Jane Ohale, l’une des pionnières. Nous voulions proposer aux femmes une formation spécifique tant agricole que familiale, mais elles avaient peu de temps. La plupart des femmes de ce milieu rural cultivent le casabé et en font du gari. Le casabé est un tubercule avec lequel on fait du gari, sorte de manioc, aliment de base et ressource financière pour les familles. Or cette culture et cette préparation demandent beaucoup d’efforts et de temps.

En effet pour obtenir de bons résultats, les femmes labourent la terre, sèment et récoltent manuellement. Le processus demande d’éplucher, de tremper, de moudre et de frire. Les températures tropicales et 90% d’humidité habituelle rendent la tâche encore plus difficile. On comprend ainsi que ces femmes aient hésité à se rendre à Iroto pour une formation spécifique. Nous leur proposions de s’investir dans un autre type de récolte : les fruits et légumes, par exemple. Le régime alimentaire familial n’en serait que meilleur ». Toutefois, nos premiers cours ont eu un gros succès. Nos élèves ont compris que s’investir dans d’autres types de travaux manuels pouvait se révéler plus efficace, moins prenant, et qu’elles auraient ainsi plus de temps pour se consacrer à leur famille tout en augmentant leurs ressources et en améliorant leur niveau de vie.

 

Dès le départ, les cours de puériculture, de gestion du foyer, des programmes d’agriculture et de travaux manuels les ont beaucoup intéressées. Elles ont apprécié la couture, la confection de tapis, l’élaboration de savonnettes, de bougies, d’apprentissage de la vannerie et de la bijouterie ainsi que de plusieurs éléments décoratifs.

Nos élèves sont maintenant en mesure de tout réaliser chez elles, pour leur usage personnel ou pour en tirer des ressources.

Pour avoir une idée de l’impact d’Iroto parmi ces personnes, il faut connaître la situation économique de cette partie du Nigeria : les femmes se marient très jeunes et leurs maris n’ont pas un grand sens des responsabilités concernant les besoins familiaux. De fait, ce sont les femmes qui la plupart du temps se chargent du foyer ainsi que de l’activité agricole ou animalière.

Nous avons aussi mis en place des cours d’anglais, —langue officielle du pays et essentielle à la communication— des cours de relations humaines, de savoir-vivre en société etc. Une vision chrétienne de la vie imprègne le contenu de ces cours : une idée de l’être humain qui va au-delà du simple objectif  de satisfaire ses besoins élémentaires.

Le front le plus ardu a été sans doute celui de la superstition et de la méfiance. On a eu du mal à ce que les gens se laissent aider. Paula, qui travaille à Iroto depuis 1996, a ressenti cette méfiance : « Bien que parlant le dialecte Yoruba, j’ai quand même eu beaucoup de mal au départ à gagner leur confiance et leur amitié. Désormais, nous échangeons tout : nos soucis, nos joies. Je peux dire que je suis intégrée parmi eux ».

Iroto Rural Development Centre

P O Box 4240 Surulere P O; Surulere, Lagos

E-mail: women_board@yahoo.com