Eliane et la femme en Côte d'Ivoire

Eliane, médecin ivoirienne, nous raconte son rôle dans la promotion de projets de développement en Côte d'Ivoire.

Eliane, médecin ivoirienne, enseignante à l’université d’Abidjan, spécialiste de la gestion de projets de solidarité internationale est venue à Paris à la fin juin. Elle est membre de l’Opus Dei depuis plus de 25 ans. Mère de trois filles, Eliane est également experte dans les accords de partenariat économique entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest, elle est accréditée à la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le Développement (CNUCED).

Devant des responsables intéressés par l’Afrique et des journalistes, elle a développé le rôle clé de la femme en Côte d’Ivoire notamment à travers la présentation d’un centre d’éducation rurale : Ilomba.

Soutenu par l’association « Harambee, Tous ensemble pour l’Afrique »,née au moment de la canonisation de saint Josémaria, ce centre médico-social se donne pour mission la « lutte contre la pauvreté par le renforcement de la formation intellectuelle et professionnelle des femmes et des jeunes filles non ou peu scolarisées ».

En Afrique et, en particulier en Cote d’Ivoire, les femmes ont un rôle important tant dans la tenue du foyer, dans l’éducation des enfants qu’en matière de santé. Toutefois, elles sont encore souvent victimes de mutilations et de violence (36 % des femmes dans ce pays en sont victimes). Elles paient un lourd tribut lors des conflits et des guerres.

La population de Côte d’Ivoire est jeune, 57% des habitants a moins de 25 ans. Or, le taux de scolarisation dans l’enseignement primaire n’est que de 65%, et de 35% dans le secondaire. Ces taux sont encore plus faibles concernant les seules filles. Seules un tiers d’entre elles arrivent à l’école secondaire et un quart à l’université.

Les femmes sont peu représentées en politique et dans l’entreprise. Même si Eliane a tenu à souligner de belles initiatives comme celle de ces femmes analphabètes et qui avec le sens des affaires, ont créé le plus grand marché de produits vivriers frais assurant ainsi la sécurité alimentaire de la Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi le centre rural Ilomba s’est donné comme objectif la promotion de la femme.

Ouvert en 2002, le Centre Rural Ilomba, est spécialisé dans le domaine de la santé auprès des populations rurales qui vivent dans des zones particulièrement isolées à une quarantaine de kilomètres d’Abidjan et où le manque de structures de santé publique est flagrant. On y reçoit des enfants, des femmes enceintes, du troisième âge pour des consultations médicales et un travail de prévention qui vise à :

- Améliorer leur qualité de vie en proposant aux femmes des séances de formation à la santé, l’alimentation et l’hygiène,

- Créer une couverture de santé grâce aux campagnes de vaccination,

- Dispenser une formation scolaire et para scolaire aux jeunes filles de ce milieu rural n’ayant pas les moyens de poursuivre des études en ville.

Le rayon d’action du dispensaire situé dans la région de Bingerville est de 20 km. Actuellement, il couvre 14 villages avec 5.965 hommes et 5.838 femmes.

À Ilomba, les différents groupes ethniques parviennent à vivre harmonieusement

Les bénéficiaires font soit partie de différents groupes ethniques, originaires, pour la plupart, du nord du pays soit sont des migrants. Le fait que tous ces groupes puissent profiter de ce dispensaire est un facteur évident d’apaisement dans un pays qui a connu une guerre civile et où des tensions réapparaissent.

Un collège pour filles a été également ouvert à Ilomba afin de leur offrir un accès à l’enseignement secondaire soit général soit professionnel.

Web Centre Rural Ilomba

Eliane reviendra à Paris au mois d’octobre. Elle continuera sa « tournée » pour raconter ces initiatives sociales et éducatives, ce travail inlassable réalisé avec générosité par des personnes qui veulent aider la Côte d’Ivoire à se développer.