Harambee : Tous ensemble pour l'Afrique

Harambee -all together for Africa- est le projet de solidarité lancé lors de la canonisation de saint Josémaria Escriva. Il promeut des initiatives dans le domaine de l’éducation en Afrique subsaharienne et, à travers le monde, des activités de sensibilisation aux valeurs et à l’avenir de la culture africaine.

Marie-Noelle, vous êtes la responsable pour la France de l’association Harambee. Pouvez-vous nous la présenter ?

J’aimerais vous parler d’abord de la signification de ce nom : Harambee ! parce qu’il permet vraiment de bien comprendre l’esprit de notre projet. “Harambee”, cela veut dire “tous ensemble” en Swahili, c’est le cri de ralliement des pêcheurs lorsqu’ils tirent leurs filets sur le rivage. C’est aussi l’expression dont on se sert pour réunir les efforts en vue d’une tâche d’utilité commune : construire une école, une maison, un lieu de culte ou encore aider quelqu’un à sortir de la difficulté. Finalement, cela traduit un élan du coeur : tout le monde met ses talents à contribution et offre ses services en vue de la réussite d’un projet commun.

Concrètement, quand et comment est née cette association?

Harambee a été crée en 2002 lors de la canonisation de saint Josémaria, à Rome. Il y avait là une foule bigarrée de plus de 500 000 personnes en provenance des 5 continents, désireuses de remercier Dieu pour les grâces reçues à travers la vie et l’intercession de saint Josémaria. Beaucoup de ressortissants de divers pays d’Afrique étaient présents. Le comité d’organisation de la canonisation a eu l’idée de traduire en acte en quelque sorte, cette action de grâces. Il a proposé aux assistants d’essayer de répondre à une des préoccupations que le nouveau saint portait spécialement dans son coeur: la diffusion et la promotion des valeurs africaines à travers le développement de l’éducation et de la culture.

C’est ainsi qu’est né le projet Harambee, proposé actuellement à travers le monde à toute personne désireuse de contribuer à financer et promouvoir des programmes d’éducation en Afrique. Ce projet a donc déjà largement dépassé le cadre des assistants à la canonisation en 2002 !

Quels sont ses objectifs et ses projets actuels?

Le constat de départ, fait par l’association a été double. Le premier a été que seuls les Africains sont à même de prendre en charge leur propre développement; le second a été que nous avons trop souvent, en occident, une vision déformée et pessimiste de la réalité africaine.

Notre association s’est donc donnée pour but de promouvoir des projets de développements initiés par des acteurs locaux dans les pays d’Afrique subsaharienne et de donner une image positive et chaleureuse de l’Afrique et de ses habitants.

Notre priorité c‘est l’école, lieu où se retrouve les trois principaux acteurs du développement social : les enseignants, les familles et les enfants. Vous savez, une bonne école, des élèves bien éduqués et c’est un village, un quartier qui se développe. Son influence fait tache d’huile. Nous cherchons à lancer une dynamique, qui sera reprise, élargie, copiée ; chercher à « faire école, plutôt qu’à faire des écoles» telle est notre devise.

Dans les pays développés - les pays du nord comme les appellent les Africains - les comités nationaux communiquent cette image positive de l’Afrique qui prend son destin en main avec le courage, le génie, la joie de vivre qui lui sont propres. Pour cela nous organisons des conférences, des expositions, des manifestations culturelles, et, tous les deux ans, le prix Harambee qui récompense le meilleur reportage vidéo sur l’Afrique d’aujourd’hui.

Qu’avez vous réalisé dans la pratique?

Depuis 2002, Harambeea soutenu 38 projets pour un budget total de 1,5 millions d’Euros. En moyenne cela représente 40 mille Euros par projet. C’est extraordinaire ce qu’on peut réaliser avec des contributions modiques. Nous avons coutume de dire : « avec peu, on peut faire beaucoup ! » Par exemple, avec 50 € on offre à un maître un séminaire de formation qui va lui apprendre des pédagogies innovantes, conçues en Afrique ; au cours de sa carrière des milliers d’élèves en seront les bénéficiaires. Avec 18 € - deux places de cinéma - on finance la scolarité annuelle - «l’écolage» comme on le dit au Cameroun - d’un élève démuni. Avec 5 € on offre un livre de classe !

Bien sûr, pour beaucoup de projets nous ne sommes pas les seuls contributeurs, mais notre participation est décisive pour leur mise en route. La rigueur que nous exigeons pour la budgétisation et le contrôle comptable de chaque opération est aussi en elle-même une raison de sa réussite. Un projet qui réussit trouve plus facilement ensuite les ressources nécessaires à son développement.

Et en France, que se passe-t-il ?

Harambee a pris un nouveau départ en France depuis deux ans avec la création de l’association Harambee France. Nous réalisons régulièrement des conférences à Paris et dans les grandes métropoles régionales, dans les écoles. Cette année le collège Hautefeuille a choisit de soutenir Harambee pour son opération de Carême, l’année dernière c‘était le collège Les Vignes.

Nous cherchons à constituer un peu partout en France des comités Harambee régionaux qui assurent localement la promotion de l’association et communiquent l’Afrique. A cet égard Bordeaux a été la première ville à créer son comité qui est très actif.

Pour nourrir ces actions nous réalisons des présentations «powerpoint», des brochures enrichies grâce aux nombreuses photos que nous rapportons de chaque voyage en Afrique.

Depuis l’année dernière nous avons notre site Harambee France qui est notre vitrine et aussi un moyen de faire des dons grâce à un système de paiement sécurisé.

Aujourd’hui notre équipe a besoin de renfort, nous cherchons des volontaires pour faire Harambee avec nous !