Fioretti septembre 2016

Le Pape François ne se lasse pas d'encourager les chrétiens à être authentiques, aux antipodes du monde de l'apparence et des illusions.

La vanité c’est comme une ostéoporose de l’âme

À Sainte-Marthe, le 22 septembre 2016 :

« La vanité nous fait gonfler. La vanité qui n’a pas longue vie, parce qu’elle est comme une bulle de savon […] L’homme s’angoisse pour apparaître, pour feindre, pour sembler : c’est la vanité. Pour le dire simplement : la vanité, c’est falsifier sa vie. Et cela rend l’âme malade, parce qu’on falsifie sa vie pour apparaître, pour sembler, et tout ce que l’on fait, c’est pour feindre, par vanité, mais à la fin qu’est-ce que l’on y gagne ? La vanité, c’est comme une ostéoporose de l’âme : les os, vus de l’extérieur, semblent bons, mais à l’intérieur ils sont abîmés. La vanité nous conduit à la tromperie. »

On ne parle pas bien de Jésus quand on est triste

Aux catéchistes, le 25 septembre 2016 :

« Le Seigneur n’est pas une idée, mais une personne vivante : son message passe par le témoignage simple et vrai, par l’écoute et l’accueil, par la joie qui rayonne. On ne parle pas bien de Jésus quand on est triste : on ne transmet pas non plus la beauté de Dieu en faisant seulement de belles prédications. Le Dieu de l’espérance est annoncé en vivant aujourd’hui l’Évangile de la charité, sans peur d’en témoigner aussi sous des formes nouvelles d’annonces.

[…] La vie opulente de [l’homme riche, cf. Lc 16, 20] sans nom est décrite comme ostentatoire : tout en lui réclame des besoins et des droits. Même mort il insiste pour être aidé et prétendre à ses intérêts. La pauvreté de Lazare, en revanche, s’exprime avec une grande dignité : aucune lamentation, protestation ni parole de mépris ne sort de sa bouche. C’est un enseignement précieux : en tant que serviteurs de la parole de Jésus nous sommes appelés à ne pas étaler une apparence et à ne pas rechercher la gloire ; nous ne pouvons pas non plus être tristes ni nous lamenter. Ne soyons pas des prophètes de malheur qui se complaisent à dénicher les dangers ou les déviances ; ne soyons pas des gens qui se retranchent dans leurs propres environnements en émettant des jugements amers sur la société, sur l’Église, sur tout et sur tous, polluant le monde de choses négatives. Celui qui est familier de la Parole de Dieu ne connaît pas le scepticisme qui se lamente. »

Le bien ne tolère pas un séjour dans le frigidaire

Le 19 septembre, à Sainte-Marthe :

« […] Une recommandation : Ne pas faire attendre celui qui a besoin». C’est-à-dire, ‘ne jamais reporter le bien’ : Le bien ne tolère pas un séjour dans le frigidaire, il se fait aujourd’hui».

« Deuxième recommandation : ne pas tramer le mal contre son prochain pour le détruire, le salir ou amoindrir sa personne, en abusant de sa confiance. ‘Combien de fois, cela arrive!’ Celui qui profite de la confiance de son prochain pour lui nuire est un ‘mafieux’, et la mafia c’est l’obscurité. »

L’homme a la capacité de faire ‘autogoal’

Le 15 septembre 2016, devant les membres de la Société biblique italienne :

« La possibilité existe que cette dignité, qui nous a été conférées par Dieu, puisse se dégrader. Pour le dire en terme de football, l’homme a la capacité de faire ‘autogoal’. Cela se produit quand nous négocions notre dignité, quand nous embrassons l’idolâtrie, quand nous faisons de la place dans notre cœur à l’expérience des idoles. Pendant l’exode d’Égypte, quand le peuple était fatigué parce que Moïse tardait à descendre de la montagne, il fut tenté par le démon et se construisit une idole (cf. Ex 32). Et l’idole était en or : cela fait penser à la force attractive de la richesse, au fait que l’homme perd sa dignité quand dans son cœur les richesses prennent la place de Dieu. »

Le monde est lassé des charmeurs qui mentent

À des évêques nommés récemment, le 16 septembre 2016 :

« Le monde est lassé des charmeurs qui mentent. Et je me permets de dire, des prêtres ‘à la mode’ ou des évêques ‘à la mode’. […] Le peuple de Dieu a le flair de Dieu, les gens ’flairent’ et s’éloignent quand ils reconnaissent des narcissiques, des manipulateurs, des défenseurs de leurs propres causes, des bandits de vaines croisades. Cherchez plutôt à seconder Dieu qui s’introduit avant même votre arrivée. »

La vie n’est pas un jeu vidéo ni un feuilleton télévisé

Angelus du 21 août 2016 :

« Le Seigneur nous offre tant d’occasions pour nous sauver et entrer à travers la porte du salut. Cette porte est l’occasion qui ne doit pas être gâchée : nous ne devons pas faire de discours académiques sur le salut, comme celui qui s’est adressé à Jésus, mais nous devons saisir les occasions de salut. Parce qu’à un certain moment ‘le maître de maison se sera levé pour fermer la porte’ (Lc 13,25), comme nous l’a rappelé l’Évangile. Mais si Dieu est bon et nous aime, pourquoi ferme-t-il la porte, pourquoi fermera-t-il la porte à un moment? Parce que la vie n’est pas un jeu vidéo ni un feuilleton télévisé ; notre vie est sérieuse et l’objectif à atteindre est important : le salut éternel. »

Le linceul n’a pas de poche

Angelus du 7 août 2016 :

« Dans la page de l’Évangile du jour (Lc 12, 32-48), Jésus parle à ses disciples de l’attitude à assumer en vue de la rencontre finale avec Lui, et explique comment l’attente de cette rencontre doit pousser à une vie riche de bonnes œuvres. Il dit entre autres : « Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas. » (v. 33). C’est une invitation à valoriser l’aumône comme œuvre de miséricorde, à ne pas mettre sa confiance dans les biens éphémères, à utiliser les choses sans attachement ni égoïsme, mais selon la logique de Dieu, la logique de l’attention aux autres, la logique de l’amour. Nous pouvons être si attachés à l’argent, avoir tant de choses, mais à la fin nous ne pouvons pas les emporter avec nous. Souvenez-vous que ‘le linceul n’a pas de poche’. »