Des frites et des poivrons

En rentrant de l’école, Josémaria arrivait en trombe. - Maman, maman, je suis là ! Et il allait à la cuisine pour grignoter. Il en sortait avec deux ou trois frites à la main.

© Paulina Mönckeberg

En rentrant de l’école, Josémaria arrivait en trombe.

- Maman, maman, je suis là !

Et il allait à la cuisine pour grignoter. Il en sortait avec deux ou trois frites à la main. Parfois, c’était un morceau de pain que Maria avait cuit exprès pour lui.

C’était au déjeuner que P’tit Horloger avait la tâche dure.

Une fois, il refusa de s’asseoir sur la grande chaise réservée aux enfants, son père dut lui donner une fessée. Il ne voulait pas s’asseoir sur une chaise d’enfant, il voulait être comme les grands.

- Je ne veux pas, je ne veux pas !

Ce fut la seule fois que son père lui donna une fessée, avoua plus tard Josémaria

Il faisait la fine bouche lorsqu’il y avait des poivrons : il ne pouvait pas les avaler.

- Je n’aime pas !

En revanche, sa petite sœur Carmen qui mangeait bien volontiers de tout, disait naïvement :

- Maman, c’est drôlement bon !

- Pas du tout, insistait Josémaria. Je n’aime pas !

En réalité, il n’en avait jamais mangés. La dame qui servait à table intervenait :

- Madame, il n’en veut pas. On lui donne quelque chose d’autre ?

- Pas question. S’il n’aime pas, qu’il n’en prenne pas. Il mangera du plat suivant.

Ses parents ne le grondaient pas, mais ne lui donnaient jamais rien d’autre.

- Dieu sait pourtant combien j’ai aimé les poivrons par la suite ! disait Josémaria bien longtemps après.