14 février : un chemin ouvert aux femmes

Le 14 février 1930, saint Josémaria comprit que Dieu appelait également les femmes à faire partie de l’Opus Dei. Nous publions un extrait d’une étude sur ce « moment fondationnel », réalisée à partir de sources inédites. L’étude a été publiée dans la revue Studia et Documenta. Elle a été réalisée par Francisca Quiroga, professeur de l’université pontificale de la Sainte Croix.

En quoi consista l’événement fondationnel du 14 février 1930 ? L’on pourrait répondre rapidement en disant : saint Josémaria a compris que Dieu appelait les femmes à être de l’Opus Dei et à faire l’Opus Dei.

Néanmoins, il faut situer ce qui s’est passé ce jour dans la perspective du projet qui a commencé le 2 octobre 1928.

Le fondateur précisait toujours la date du jour où il avait perçu que Dieu voulait la section féminine de l’Opus Dei ; parfois il ajoutait également les circonstances de lieu et de moment. Le lieu fut l’oratoire de la maison de la marquise de Onteiro, à Madrid. Le moment : pendant la messe ; le moment précis : juste après la communion.

Lui-même a mis par écrit plus tard ce qui s’est passé dans son âme : « le 14 février 1930, je célébrais la messe dans la chapelle de la vieille marquise de Onteiro, mère de Luz Casanova, que j’accompagnais spirituellement, lorsque j’étais aumônier du Patronat. Au cours de la Messe, juste après la communion, toute l’Œuvre féminine ! Je ne peux pas dire que j’ai vu, mais que intellectuellement, dans le détail (ensuite j’ai ajouté d’autres choses, lorsque j’ai développé cette vision intellectuelle), j’ai compris ce que devait être la Section féminine de l’Opus Dei ».

Au cours d’une méditation prêchée à Villa Tevere (le siège central de l’Opus Dei à Rome) dans l’oratoire de la Pentecôte : « je me rendais à la maison d’une vieille dame de 80 ans, qui se confessait avec moi, pour célébrer la messe dans son petit oratoire. Et c’est là, après la communion, au cours de la messe, qu’est venue au monde la Section féminine. Juste après, en sortant, j’ai couru chez mon confesseur, qui m’a dit : cela est autant de Dieu que le reste ».

Quelque chose de nouveau apparaît ce jour, qui n’est pas une autre institution, mais un élargissement de ce qui avait commencé le 2 octobre 1928. De diverses façon, chaque fois qu’il se référait à ce qui a commencé le 14 février 1930, il était évident qu’il y avait une pleine continuité avec ce qu’il avait vu le 2 octobre 1928.

Il l’exprima très clairement au cours d’une réunion à Buenos Aires en 1974 : « Le Seigneur a voulu que je commence à travailler le 2 octobre 1928, fête des saints Anges Gardiens. Le 14 février 1930, il a complété cette grande mobilisation universelle de chrétiens pour la paix, le bien-être, la compréhension, la fraternité, par la Section féminine ». 

Voyons maintenant un texte très ancien, de 1959. Réuni avec quelques femmes de l’Opus Dei qui vivaient à Rome, il leur disait : « je voulais être aujourd’hui avec vous, parce que nous fêtons l’anniversaire de ce jour où notre Seigneur a voulu ouvrir aux femmes ce chemin divin sur terre ».

Dans la transcription d’une conversation avec le fondateur, en février 1955, l’on voit comment il comprenait que l’intégrité de l’Œuvre englobait les hommes et les femmes. Il leur disait : « L’Œuvre, vraiment, sans cette volonté expresse du Seigneur et sans vos sœurs, serait resté manchot ».

Les hommes et les femmes dans l’Opus Dei forment une seule institution. Ils ont un même appel, une même mission, un esprit et des pratiques apostoliques identiques ; ils constituent une seule famille qui a pour tête le « Père », qui depuis que l’Opus Dei a obtenu sa forme juridique définitive, est son ordinaire propre.

Voilà ce qu’a transmis le fondateur, sous des formes diverses et variées, en paroles et en mots. Et c’est ainsi que les membres de l’Opus Dei l’ont compris depuis le début. A cet égard, une annotation trouvée dans le journal du premier centre de femmes de l’Opus Dei est significative. Elle est datée du 14 février 1943, et l’on perçoit l’écho des paroles de saint Josémaria : « Notre premier regard en ce jour si grand a été pour Jésus, qui nous préside depuis le tabernacle, dans une profonde action de grâce pour avoir inspiré la collaboration féminine dans son œuvre ». L’expression « collaboration féminine », bien qu’inexacte, reflète deux aspects que saint Josémaria leur transmettait : l’Opus Dei est une unique institution, avec deux sections ; l’initiative est divine, et de ce fait, tous – les femmes et les hommes – « collaborent » avec Dieu.