Ce que dit l'Eglise sur le mariage de Jésus.

L'Eglise témoigne de ce qu'elle a reçu, l'enseignement même des Apôtres, conservé notamment dans le Nouveau Testament.

Que le Christ ait été marié ou non, est-ce vraiment important ? Certains disent parfois que cette question, au fond, ne change rien pour eux, que cela ne change rien au message essentiel du Christ. Peut-être même que le Christ, s’il était marié, serait ainsi plus proche de nous, plus « humain »… Mais ce n’est pas ainsi que raisonnent les chrétiens. Pour eux, en effet, il est très important de distinguer entre ce qui leur plairait, et la réalité du Christ. Les chrétiens ne veulent pas d’un Christ « idéalisé » ou conforme aux idées du jour : ils veulent le Christ authentique, celui qui est passé sur la terre, et dont la venue a transformé la vie du monde.

Ne s’agit-il pas, au fond, de savoir ce qu’était réellement Jésus ? La question du mariage de Jésus dépend de la manière dont on se représente Jésus. Si Jésus était simplement un « sage », une sorte de philosophe qui a voulu communiquer un message spirituel aux hommes, il n’y a pas de raison pour qu’il n’ait pas été marié. Pour les mentalités contemporaines, cette manière de se représenter Jésus est séduisante, car il semble plus facile de considérer Jésus comme un homme de grande sagesse, que comme le Fils de Dieu fait homme. En outre, dire que le Christ était peut-être marié semble le rendre encore plus « humain », plus proche de nous.

Mais la question n’est pas de savoir comment nous aimerions que Jésus ait été. Nous ne voulons pas nous contenter de « projeter » sur lui nos propres idées : nous voulons d’abord savoir qui il était vraiment, et ce qu’il a vraiment dit. Pour cela, le témoignage le plus crédible que nous ayons est l’enseignement même des Apôtres, transmis par l’Église, et conservé notamment dans le Nouveau Testament.

D’après ce témoignage, le Christ n’était pas simplement un homme, ni un simple « maître de sagesse ». Il n’est pas venu délivrer une leçon de sagesse. Il n’est pas venu simplement pour « parler » : il est venu pour transformer toute réalité, en réconciliant le monde avec Dieu. Dans le Christ s’accomplit la promesse faite à nos Pères dans l’Ancien Testament : le monde, créé bon par Dieu, avait été perverti par le péché, mais Dieu n’abandonne pas les hommes. Après avoir créé le monde, après avoir laissé les hommes le souiller par le mal, Dieu est venu lui-même pour régénérer le monde. « Voici que je fais toutes choses nouvelles », dit le Christ dans l’Apocalypse (21, 5).

Dans cette perspective, le fait que le Christ n’ait pas été marié prend toute sa signification. Il souligne le fait que le Christ est venu sauver toute l’humanité, et qu’il la sauve en « l’épousant », c’est-à-dire en établissant avec elle une alliance, scellée par son sacrifice sur la Croix. Le Christ est né, a vécu, a souffert, est mort et est ressuscité pour tous les hommes de tous les temps. Il n’est pas le « compagnon » de quelques individus singuliers, ni d’une seule personne : il est celui qui marche, jusqu’à la fin du monde, aux côtés de l’humanité. « Je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Au cri de l’évangile « Voici l’époux qui vient ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25, 6) répond le cri de l’Église : « Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20) – le dernier mot de la Bible.