L'Eucharistie : Le Pain des enfants

Pendant ces jours qui prolongent la Fête Dieu, ce texte nous aide à contempler le miracle de la Communion eucharistique.

Le Pain des enfants

enlumineurs Limbourg - Multiplication des pains (« Très riches Heures du Duc de Berry », Musée Condé de Chantilly)

Au début du XVe siècle, les enlumineurs Limbourg ont réussi une remarquable Multiplication des pains (« Très riches Heures du Duc de Berry », Musée Condé de Chantilly). Par ce miracle, Jésus, faisant preuve de miséricorde et de pouvoir, nous préparait à « goûter au don céleste » (Hébreux 6, 4).

À la synagogue de Capharnaüm, il a annoncé le pain vivant. Pendant la dernière cène, il a enfin livré son Corps et son Sang en nourriture. À Emmaüs, les disciples reconnurent le Ressuscité « dans la fraction du pain » (Luc 24, 35). L’eucharistie est célébrée par les apôtres, avec « le pain rompu » et « le calice de bénédiction » dans « la table du Seigneur » (1 Corinthiens 10, 15- 21).

Après la transsubstantiation de la matière eucharistique, le Saint-Esprit agit encore pour préparer les fidèles à la communion. Le même « feu de l’Esprit » (saint Éphrem, Homélie 4) transforme la matière et embrase les cœurs. La communion spirituelle est dictée par le même Esprit qui donne faim du Pain de l’Aîné.

Un père nourrit ses enfants au quotidien. « ‘Notre pain de ce jour’ désigne directement le Pain de Vie, le Corps du Christ » (Catéchisme §2837). « La Prière du Seigneur récapitule l’épiclèse, et frappe à la porte du Festin du Royaume que la Communion sacramentelle va anticiper » (Catéchisme §2770). La messe invoque ainsi le Sanctificateur, pour les fidèles soient transformés à l’image du Christ par sa chair qui, depuis l’incarnation et la résurrection, « est vivante et vivifiante » (saint Cyrille d’Alexandrie, Commentaire à Jean, 4, 10).

« Par le don de son corps et de son sang, le Christ fait grandir en nous le don de son Esprit » (Jean-Paul II, L’Église vit de l’Eucharistie §17). La sainteté du Sauveur est donnée par son Corps, pourvu qu’il soit reçu en état de grâce ; sinon le sacrilège « devra répondre du corps et du sang du Seigneur (1 Corinthiens 11, 27). « Que cette communion n'entraîne pour moi ni jugement ni condamnation » (Liturgie de communion). Pain de vie offert à tous, l’Église le propose aux enfants et aux mourants ; elle prescrit, avec la confession des péchés, la communion annuelle à Pâques ; et elle recommande vivement la communion fréquente, même tous les jours (Catéchisme §1389).

Les pèlerins ont besoin de nourriture : « Voici le pain des anges fait aliment des voyageurs, vrai pain pour les fils, à ne pas jeter aux chiens » (Séquence du Saint Sacrement). La chair du Ressuscité renouvelle la grâce du Baptême, éloigne du péché, purifie des mauvais attachements, protège de la ruine. « Que ton corps et ton sang me délivrent de mes péchés et de tout mal ; fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi » (Liturgie de communion).

Abbé Antoine Fernandez