Dossier de presse sur Mgr. Alvaro del Portillo

Voici une synthèse de la vie et de la personnalité de Mgr. Alvaro del Portillo, premier successeur du Fondateur de l'Opus Dei, qui permet de mieux apprécier l'importance de sa prochaine béatification, non seulement pour l'Opus Dei, mais aussi pour l'Eglise.

Une nouvelle béatification

Mgr Alvaro del Portillo (1914-1994), premier Evêque-Prélat de l’Opus Dei, sera béatifié à Madrid, le 27 septembre 2014.

Alvaro del Portillo, élu à la tête de l’Opus Dei le 15 septembre 1975, fut le premier successeur de Saint Josémaria après avoir été son bras droit pendant de nombreuses années.

Pour cette occasion, le service de communication de l’Opus Dei en France a réalisé un dossier de presse. S’il est principalement destiné aux journalistes, il peut aussi être très intéressant pour découvrir don Alvaro, pour le présenter à des personnes de votre entourage qui ne le connaissent pas encore. Il a le mérite d’être synthétique et d’aller à l’essentiel.

MONSEIGNEUR ALVARO DEL PORTILLO

Béatification du premier Evêque-prélat de l’Opus Dei

DOSSIER DE PRESSE

Le 10 juin 2014

Communiqué

1. Biographie de Mgr Alvaro del Portillo (1914-1994)

2. Chronologie de la cause de canonisation de Mgr Alvaro del Portillo

3. Déclarations sur Mgr Alvaro del Portillo

4. Initiatives sociales et dans le domaine de l’éducation promues sous son encouragement

5. Questions à Mgr Flavio Capucci, Postulateur de la cause

6. Références bibliographiques

Communiqué

Un saint contemporain, très présent au Concile Vatican II et qui a su initier de nombreux projets sociaux et éducatifs

Mgr Alvaro del Portillo (1914-1994), premier Evêque-Prélat de l’Opus Dei, sera béatifié à Madrid, le 27 septembre 2014.

Alvaro del Portillo, élu à la tête de l’Opus Dei le 15 septembre 1975, fut le premier successeur de Saint Josémaria après avoir été son bras droit pendant de nombreuses années. En tant que prélat, il a promu le début de l’activité de l’Opus Dei dans 20 nouveaux pays et encouragé la mise en route de nombreuses initiatives sociales et éducatives.

Il participa activement au Concile Vatican II (1962-1965). Entre autres, il a été le secrétaire de la commission qui a élaboré le décret Presbyterum Ordinis, sur le ministère et la vie des prêtres. Durant un grand nombre d’années, il fut aussi consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Dès la nouvelle de sa mort, le 23 mars 1994, le pape Jean Paul II est venu se recueillir longuement sur son corps, en ami proche. De nombreuses réactions parvenues du monde entier témoignent du rayonnement de sa vie.

1. Biographie de Mgr Alvaro del Portillo (1914-1994)

Fils de Clementina Diez de Sollano (Mexicaine) et de Ramón del Portillo y Pardo (Espagnol), Alvaro del Portillo naquit à Madrid le 11 mars 1914. Il était le troisième de leurs huit enfants.

Après avoir fait ses études secondaires, il intégra l’école d’ingénieurs des Pont-et-Chaussées, où il finit ses études en 1941. Par la suite, il travailla dans différentes instances officielles du domaine de l’hydrographie. En même temps il poursuivit des études en licence d’Histoire et obtint son doctorat en 1944 avec une thèse sur les Découvertes et explorations sur les côtes de la Californie.

C’est en 1935 qu’il s’incorpora à l’Opus Dei, institution de l’Église Catholique. Il reçut directement de son fondateur sa formation et l’esprit propres à cette voie nouvelle dans l’Église. Investi dans un vaste travail d’évangélisation parmi ses camarades d’étude et de travail, il fit, à partir de 1936, de nombreux voyages apostoliques dans différentes villes d’Espagne.

Le 25 juin 1944, il fut ordonné prêtre par Mgr Léopold Eijo y Garay, évêque de Madrid, avec deux autres fidèles de l’Opus Dei, José Maria Hernandez Garnica et José Luis Muzquiz: ce sont les trois premiers prêtres de l’Opus Dei, après le fondateur.
En 1946, il emménagea à Rome quelques mois avant que saint Josémaria, qu’il ne quitta plus, s’y installe à son tour. Ce fut une période cruciale pour l’Opus Dei qui reçut alors les premières approbations juridiques du Saint-Siège.

Pour Mgr del Portillo, ce fut aussi une période déterminante car avec son activité intellectuelle auprès de saint Josémaria et son travail au Saint-Siège, entre autres, il développa une réflexion profonde sur le rôle et la responsabilité des fidèles laïcs dans la mission de l’Église, grâce à leur travail professionnel et leurs relations sociales et familiales. Pour bien exprimer cette réalité, voici ce qu’il écrivit des années plus tard: « La présence de l’Église dans un hôpital n’est pas seulement assurée par un aumônier car elle agit aussi à travers les fidèles, qui, en tant que médecins ou infirmiers, tâchent d’assurer de bons services personnels et des soins délicats aux patients. En ville, dans un quartier, le temple est toujours un point de référence indispensable, mais la seule façon de toucher ceux qui ne le fréquentent pas est le fait d’autres familles » Entre 1947 et 1950, il encouragea l’expansion apostolique de l’Opus Dei à Rome, à Milan, à Naples, à Palerme et dans d’autres villes italiennes. Il promut des activités de formation chrétienne et exerça son ministère sacerdotal auprès de très nombreuses personnes.

Il participa activement au Concile Vatican II. Jean XXIII le nomma consulteur de la Sacrée Congrégation du Concile (1959-1966). Dans les étapes antérieures au concile Vatican II, il fut président de la commission pour le Laïcat. Durant le concile (1962-1965), il fut secrétaire de la commission sur la Discipline du Clergé et du Peuple chrétien. À la fin de cet événement ecclésial, Paul VI le nomma consulteur de la commission post-conciliaire sur les Évêques et le Régime des Diocèses (1966). Durant un grand nombre d’années, il fut aussi consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

La vie d’Alvaro del Portillo est étroitement liée à celle du fondateur.

Le 15 septembre 1975, le congrès général convoqué après le décès du fondateur, élut don Alvaro pour lui succéder à la tête de l’Opus Dei. Le 28 novembre 1982, lorsque saint Jean-Paul II érigea l’Opus Dei en prélature personnelle, il le désigna comme Prélat de la nouvelle prélature. Huit ans après, le 7 décembre 1990, il le nomma évêque et le 6 janvier 1991, il lui conféra l’ordination épiscopale en la basilique Saint-Pierre.
Tout au long de ses années à la tête de l’Opus Dei, Mgr Alvaro del Portillo promut le début de l’activité de la prélature dans 20 nouveaux pays.

En tant que Prélat de l’Opus Dei, Mgr Alvaro del Portillo encouragea la mise en route de nombreuses initiatives sociales et éducatives.

Il décéda à Rome, au petit matin du 23 mars 1994. Quelques heures auparavant, il venait de rentrer d’un pèlerinage en Terre Sainte. La veille, le 22 mars, il avait dit sa dernière messe en l’église du Cénacle de Jérusalem.
Alvaro del Portillo est l’auteur de publications dans le domaine de la théologie, du droit canonique et pastoral: Fidèles et laïcs dans l’Église (1969), Écrits sur le sacerdoce (1970) et de nombreux textes isolés rassemblés dans le recueil posthume Rendere amabile la Verità. Raccolta di scritti di Mons. Álvaro del Portillo, publié en 1995 par la Libreria Editrice Vaticana. En 1992 fut publié en plusieurs langues Entretiens sur le Fondateur de l’Opus Dei, où, à propos de la figure de saint Josémaria, il livra ses souvenirs au journaliste italien Cesare Cavalleri.

Après sa mort en 1994, des milliers de personnes ont témoigné par écrit du rayonnement d’Alvaro del Portillo : sa bonté, la chaleur de son sourire, son humilité, son audace surnaturelle, la paix intérieure que sa parole leur communiquait.

2. Chronologie de la cause de canonisation de Mgr Alvaro del Portillo, les principales étapes

23 mars 1994 : il mourut à Rome en odeur de sainteté. Ce jour-là, saint Jean-Paul II se déplaça pour se recueillir devant sa dépouille mortelle.

19 février 1997 : Mgr Xavier Echevarria, Prélat de l’Opus Dei, nomma Mgr Flavio Capucci Postulateur de la Cause de canonisation de Mgr Alvaro del Portillo.

21 novembre 2003 : la Congrégation pour la Causes des Saints accorda que la Cause de Mgr Alvaro del Portillo fût instruite aequaliter par le Tribunal du Vicariat de Rome et par le Tribunal de la Prélature de l’Opus Dei.

21 janvier 2004 : la Congrégation, à la demande du Prélat (Mgr Echevarria) et du Vicaire de Rome (Card. Camilo Ruini), accorda, moyennant décret, le nihil obstat pour le début de la Cause.

5 mars 2004 : en la Sala della Conciliazione du Palais du Latran, le cardinal Ruini procéda à l’ouverture solennelle du Procès instruit par le Tribunal du Vicariat de Rome super vita et virtutibus du Serviteur de Dieu, Mgr Alvaro del Portillo.

20 mars 2004 : au Grand Amphithéâtre Giovanni Paolo II de l’Université Pontificale de la Sainte-Croix, Mgr Xavier Echevarria présida la première séance du Procès instruit par le Tribunal de la Prélature.

26 juin 2008 : Le Procès instruit par le Tribunal du Vicariat de Rome fut solennellement clôturé au Palais du Latran. 25 témoins, dont 11 cardinaux, 6 évêques, 4 prêtres et un religieux, furent présents à ce procès au cours de ses 85 séances.

19 février 2010 : le Père Cristoforo Bove, O.F.M. Conv. —Rapporteur de la Positio della Causa di Canonizatione di Mgr Alvaro del Portillo—, présenta la Positio super vita et virtutibus du Serviteur de Dieu, Mgr Alvaro del Portillo. Cette Positio fait 2.530 pages en 3 volumes: : Informatio, Summarium y Biographia documentata. La densité de cette Positio tient à la quantité de recherches et de sources vérifiées (des recherches ont été faites dans 63 archives ecclésiastiques, civiles, publiques et privées).

10 février 2012 : le Congrès particulier des Consulteurs Théologiens de la Congrégation pour les Causes des Saints émit une réponse unanime et positive à la question sur l’exercice héroïque des vertus concernant le Serviteur de Dieu Mgr Alvaro del Portillo.

28 juin 2012 : le Saint-Père Benoît XVI ordonna que la Congrégation pour les Causes des Saints promulgue le décret des vertus héroïques de Mgr Alvaro del Portillo.

5 juillet 2013: Le Pape François signe le décret reconnaissant un miracle attribué à l'intercession du vénérable Alvaro del Portillo.

21 janvier 2014: le saint Siège annonce que Mgr Álvaro del Portillo sera béatifié à Madrid, sa ville natale, le samedi 27 septembre 2014.

3. Déclarations sur Mgr Alvaro del Portillo

Voici de courts extraits concernant Mgr Alvaro del Portillo, tirés des déclarations de personnalités ecclésiastiques qui l’ont fréquenté.

Jean-Paul II : Il a été un exemple de force d’âme, de confiance en la providence divine et de fidélité au siège de Pierre (télégramme au Vicaire Général de l’Opus Dei, Cité du Vatican, 23 mars 1994).

Card. Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi :

Je pense à la modestie, à la disponibilité en toute circonstance qui ont caractérisé le travail de Mgr del Portillo en tant que consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, institution qu’il a enrichie singulièrement grâce à ses compétences, à son expérience, comme j’ai pu personnellement le constater (Lettre au Vicaire Général de l’Opus Dei, Cité du Vatican, 25 mars 1994).

Cardinal Maurice Otunga, archevêque émérite de Nairobi : J’ai été témoin de la sollicitude de Mgr Alvaro del Portillo pour l’apostolat de l’Église au Kenya, tout comme de sa générosité envers nos prêtres et nos séminaristes kenyans, qu’il accueillit à l’Athénée Pontifical de la Sainte-Croix et au Séminaire international « Sedes Sapientiæ » créés par lui. J’ai aussi été témoin de sa gentillesse et de sa disponibilité avec tous les évêques qui cherchaient à être aidés. (Lettre au Prélat de l’Opus Dei, Nairobi, 24 juillet 1998).

Cardinal. Joszef Glemp, archevêque de Varsovie (1981-2006), primat de Pologne(1981-2009): Il avait une profonde clarté d’intelligence, plein de sérénité intérieure et de bonté, d’affection. Il était aimable, direct, tout en respectant la mesure d’un homme d’Église (Récit testimonial, Varsovie 7-IX-1995).

Ombretta Fumagalli Carulli, députée au parlement italien : J’ai toujours admiré la dignité et la mesure de sa réaction face aux polémiques contre l’Opus Dei artificiellement soulevées dans les milieux laïcistes et malheureusement aussi parfois, dans les cercles catholiques (Romana, X, 1994, p. 55).

Cardinal Joseph Bernardin, archevêque de Chicago : Je pense avec gratitude à ses prières et à son soutien lorsque l’on propagea des accusations injustes contre ma personne (Romana, X, 1994, p. 53).

Mgr Luigi Conti, nonce au Honduras : Mgr Alvaro del Portillo était un amoureux au service des autres. Sa vie a toujours été guidée par une discipline spirituelle exigeante, par un sens du devoir très poussé, par une assiduité au travail intense et inlassable, par un dévouement et une totale abnégation à la cause du Christ, de l’Église et de l’Œuvre (Fides, Tegucigalpa, 1-IV-1995).

Vittorio Messori, écrivain et journaliste : Plutôt que de l’interviewer, on avait envie de se confesser à lui. On percevait qu’il avait été ingénieur, spécialiste en ponts et chaussées. Sous sa tenue d’évêque, il y avait un homme, connaisseur du monde (Corriere della Sera, Milán, 24-III-1994).

Mgr. Antonio María Rouco, archevêque de Saint-Jacques de Compostelle (actuellement cardinal archevêque de Madrid) : Il a joué un rôle essentiel dans la prise de conscience des laïcs, tous appelés à être fils de Dieu: c’est une belle leçon, une tâche pressante que notre frère sut incarner, qu’il tâcha de réaliser et de promouvoir dans l’Église, à travers l’Opus Dei (El Correo Gallego, Santiago de Compostela, 27-III-1994).

4. Initiatives sociales et dans le domaine de l’éducation, promues sous son encouragement.

Pendant la période où il fut à la tête de l’Opus Dei, Mgr Alvaro del Portillo encouragea la mise en route de nombreux projets sociaux et éducatifs dans les cinq continents, pour la plupart au profit des gens les plus défavorisés.

Une sélection de ces projets:

•Université Pontificale de la Sainte-Croix (Rome, Italie)

L’Université Pontificale de la Sainte-Croix, à Rome, est un centre supérieur d’études ecclésiastiques au service de l’Église universelle. Mgr Alvaro del Portillo le mit en route pour répondre à un vœu très cher du fondateur de l’Opus Dei. Aujourd’hui, elle a quatre Facultés (Philosophie, Théologie, Droit Canonique et Communication Institutionnelle) ainsi qu’un Institut Supérieur de Sciences Religieuses. 6.000 étudiants l’ont déjà fréquentée. Les activités académiques ont commencé en 1984, sous le nom de Centro Accademico Romano della Santa Croce, germe de l’université actuelle, érigée en établissement “Pontifical” par Jean-Paul II, le 9 janvier 1990.

De nombreux évêques du monde entier y envoient leurs prêtres et leurs séminaristes dans l’espoir de leur fournir une profonde formation scientifique et spirituelle. Mgr del Portillo souhaitait que ces activités soient ouvertes aux chercheurs et aux intellectuels dans le domaine scientifique, financier et social pour leur procurer les outils nécessaires à un vrai dialogue de la foi avec le monde (www.pusc.it).

•le Centre Rural Ilomba en Côte d’Ivoire : centre médico-social, formation professionnelle et assistance aux enfants et personnes âgées

L’Association pour le Développement Social et Culturel –ADESC a été créée en 1984, à Abidjan, dans le but d’améliorer les conditions de vie de la population de la région de Bingerville. Depuis lors, grâce à la construction en 1998 du Centre Rural Ilomba, une assistance sanitaire est effective.

Le Centre Rural Ilomba appuyé par les autorités administratives ivoiriennes mène des campagnes contre la malnutrition, pour l’assistance médicale, la formation à l’hygiène, a ouvert un dispensaire, une école technique et organise du soutien scolaire et de l’alphabétisation.

•École d’Agriculture Utz Samaj (Tecpán Chimaltenango, Guatemala)

Après le terrible tremblement de terre qui dévasta le Guatemala en février 1976, Mgr Alvaro del Portillo encouragea la FUDI, Fondation pour le Développement Intégral, à s’investir dans la reconstruction Sajcavillá, commune à majorité indigène dans le département de Sacatepéquez.

Au début des années 90, la FUDI promut la création Utz Samaj, pour l’aide au développement communautaire, au Tecpan, dans le département de Chimaltenango, zone à grande majorité indigène de l’altiplano occidental du Guatemala. L’objectif de Utz Samaj est la formation humaine et technique des paysans à la gestion de l’entreprise. Cette école de formation agricole forme de petits exploitants, des cultivateurs en serre, des commerçants de leur métier et leur assure une formation aux valeurs humaines. 50.000 familles, vivant principalement de leurs ressources agricoles, profitent de la formation de Utz Samaj (www.serviciosuniversitarios.org).

•Lycée Lamatepec (San Salvador, El Salvador)

Ce lycée technique est né en 1981. Mgr del Portillo suivit de près sa mise en route et les premières années de son existence, à cause de la guerre civile qui sévissait alors au Salvador. Durant un séjour à Rome, un couple du groupe promoteur rapporte avec émotion cet encouragement de don Alvaro: « Si vous vous souciez des enfants des autres, Dieu prendra soin des vôtres ».

Lamatepec a aujourd’hui 700 élèves. Vingt-quatre promotions de lycéens en sont déjà issues et un grand nombre d’entre eux travaillent dans des projets de promotion sociale au Salvador. Tous les ans, le lycée dirige 15 programmes d’entraide aux personnes démunies (www.lamatepec.edu.sv).

•Developmental Advocacy for Women Volunteerism (Metro Manila, Philippines)

le DAWV, Developmental Advocacy for Women Volunteerism, est un programme d’éducation crée en 1989, pour favoriser la prise de conscience chez les étudiants et les décideurs, du drame de la précarité, s’appuyant sur la mobilisation des femmes, actrices sociales primordiales dans le pays. Il s’agit d’encourager à lutter contre ces disparités sociales par des moyens matériels, mais aussi au moyen de l’éducation et de l’orientation professionnelle.

Des médecins, des maîtresses de maison, des femmes d’affaires, des leaders sociaux, des étudiantes, toutes bénévoles, suivent des cycles de cours sur les causes de la pauvreté, les principes de la justice sociale et la doctrine sociale de l’Église. Elles font à leur tour des campagnes de promotion pour le volontariat et pour la formation à la réinsertion. Avec un réseau de 1.500 jeunes volontaires, près de 50.000 personnes sont touchées dans des quartiers pauvres de Manille.

5. Questions à Mgr Flavio Capucci, postulateur de la cause

1. Pourquoi Mgr Alvaro del Portillo va-t-il être béatifié ?

Pour qu’une cause de canonisation soit ouverte, l’élément déterminant est l’existence d’une renommée de sainteté solide, spontanée, enracinée dans une partie significative du Peuple de Dieu.

On a ouvert la cause de Mgr del Portillo parce que depuis le jour de sa mort, il y a eu des démonstrations évidentes de cette renommée. Beaucoup de gens, dans le monde entier, étaient convaincus qu’il s’agissait d’une personne sainte et invoquaient ainsi son intercession afin d’obtenir des faveurs du Ciel. La fonction de la cause est de vérifier si cette renommée de sainteté a un fondement réel. Le décret sur les vertus héroïques promulgué par la Congrégation pour les Causes des Saints, le 28 juin 2012 nous dit que l’Église est arrivée à un jugement positif sur sa sainteté de vie.

Par ailleurs, en plus de son attachement personnel à la sainteté, il faut aussi considérer l’élan déterminant donné à la création d’institutions au profit du prochain comme le sont, entre autres, l’hôpital de la Niger Foundation à Enugu (Nigeria), l’Université Campus Bio-medico, à Rome, l’Université Pontificale de la Sainte-Croix et le Collège ecclésiastique international, aussi à Rome, où des milliers de séminaristes et de prêtres ont accès à une formation doctrinale et spirituelle.

2. Pourriez-vous nous parler du miracle attribué à l’intercession de Mgr Alvaro del Portillo?

Il s’agit de la guérison inexpliquée d’un bébé chilien, dont le cerveau était endommagé, avec d’autres pathologies par ailleurs et qui, après un arrêt cardiaque de plus d’une demi-heure, avec une hémorragie massive, est revenu à la vie avec une telle amélioration de son état général qu’il est en mesure de mener une vie normale, comme tous les petits garçons.

Les faits ont eu lieu le 2 août 2003. Ses parents ont prié Dieu avec une grande foi, à travers l’intercession de Mgr Alvaro del Portillo et alors que les médecins pensaient que le bébé était mort, sans aucun traitement additionnel et de façon tout à fait inattendue, le cœur du nouveau-né s’est remis à battre, pour atteindre le rythme de 130 pulsations par minute. Le plus surprenant est que, en dépit de la gravité de l’état clinique, cet enfant qui a dix ans aujourd’hui, mène une vie absolument normale.

3. Quel est le fond de son message ?

Nous trouvons dans les enseignements d’Alvaro del Portillo des aspects spécifiquement doctrinaux, comme par exemple, le rôle des laïcs dans l’Église, les fondements du ministère sacerdotal ou l’unité avec le Souverain Pontife et avec la hiérarchie de l’Église. Mais je souligne la vertu de la fidélité comme étant une caractéristique générale de son profil : un exemple de fidélité à l’Église (en tant qu’ingénieur d’abord, puis en tant que prêtre), de fidélité aux papes qu’il a fréquentés, de fidélité à sa vocation et finalement de fidélité au fondateur de l’Opus Dei. La fidélité est une vertu créative exigeant un continuel renouvellement intérieur et extérieur. Il ne s’agit pas seulement de « conserver », mais de toujours extraire de nouvelles virtualités du trésor reçu.

La fidélité est l’autre face de la monnaie du bonheur, de la félicité. Et Alvaro del Portillo fut quelqu’un de vraiment heureux.

4. Quelle est la vertu que vous retiendriez entre toutes ?

Ceux qui ont vécu près de lui soulignent qu’à part la vertu de la fidélité, il en possédait bien d’autres qui peuvent sembler mineures mais sont essentielles pour un chrétien. L’affabilité et la mansuétude notamment. On ne peut pas dire qu’il était souriant car en fait il souriait toujours. Il y a aussi sa bonté, cette capacité de diffuser autour de lui un climat de sérénité, surtout aux moments difficiles. Et on ne saurait oublier son assiduité au travail: il avait un rythme incroyable de travail, sans s’accorder de pauses et sans pour autant perdre le sourire. Il était très exigeant avec lui-même et avec les autres: il donnait son maximum et demandait aussi le maximum aux autres.

Mais ce que dominait en tout cela c’était sa charité: il aimait Dieu et les autres de tout son cœur. Il avait le don d’une profonde paternité spirituelle: tous ceux qui l’ont approché à un moment ou à un autre ont gardé de lui l’image de ce père bon, qui comprend, pardonne, fait une confiance inconditionnelle à tous, à la loyauté de chacun.

Pour finir, j’aimerais évoquer son humilité: il ne prétendait jamais s’imposer ou imposer son avis; appelé à succéder à saint Josémaria à la tête de l’Opus Dei, son programme de gouvernement n’eut d’autre objectif que la continuité suivant l’exemple du fondateur.

5. Quel fut le rôle de Mgr del Portillo au Concile Vatican II ?

Durant le Concile, il fut secrétaire de la Commission De disciplina cleri et populi christiani, qui travailla sur le décret Presbyterorum Ordinis, et expert des commissions De Episcopis et dioecesium regimine et De religiosis. Puis il fut consulteur de la Sainte Congrégation du Concile, qualificateur de la Suprême Congrégation du Saint Office et consulteur de la Commission Pontificale pour la révision du Code de Droit Canonique. Il fut aussi juge du Tribunal pour les causes de compétence de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et consulteur de cette Congrégation, ainsi que secrétaire de la Commission pour les Instituts Séculiers de la Congrégation des Religieux et consulteur de la Congrégation du Clergé, du Conseil Pontifical pour les Communications sociales et de la Congrégation pour les Causes des Saints.

Ceux qui ont travaillé avec lui soulignent sa détermination à promouvoir les droits des laïcs dans la mission de l’Église (son ouvrage Fidèles et laïcs dans l’Église est un texte classique de la pensée théologique et canonique sur ce sujet) et la beauté et l’importance de la sainteté des prêtres.

6. Trouve-t-on cette dévotion à Mgr Alvaro del Portillo ailleurs que dans l’Opus Dei ?

Bien entendu. Sa renommée de sainteté est un véritable phénomène ecclésial. Nous avons reçu 12.000 rapports datés et signés de faveurs obtenues par son intercession, souvent issues de pays où l’Opus Dei n’est même pas encore installée. Le bulletin de sa cause de canonisation a été tiré à plus de cinq millions d’exemplaires, les images pour sa dévotion privée, imprimées partout dans le monde, ont dépassé les dix millions d’exemplaires. On peut ainsi dire, sans aucun doute, que Mgr del Portillo est un don de l’Église et pour l’Église.

7. Pourriez-vous dire s’il y a une “spécificité” de faveurs plus ou moins demandées à don Alvaro ? Y a-t-il des faveurs ou des grâces plus frappantes que d’autres?

Ceux qui ont été l’objet de faveurs par l’intercession de don Alvaro del Portillo nous ont envoyé des récits de tout genre: matériels et spirituels. Certes, les plus frappantes ce sont les guérisons extraordinaires, très variées: depuis la disparition de mélanomes avec des métastases après avoir prié don Alvaro, au retour à la vie sans séquelles d’un enfant noyé dans une piscine.

Si vous tenez au terme “spécificité”, il faudrait souligner les nombreuses grâces que don Alvaro a obtenues au profit de la famille: des couples qui se réconcilient, des naissances d’enfants après de longues attentes stériles, des réconciliations de membres de familles brouillés entre eux, des accouchements d’enfants bien portants après un diagnostic prénatal très négatif. Don Alvaro qui était très sensible aux questions familiales, a réalisé une grande catéchèse sur la famille. C’est sans doute ce qui pousse les gens à avoir recours à lui face à des situations de ce type.

8. L’annonce de la canonisation de Jean-Paul II et celle de l’approbation du miracle pour la béatification de Mgr Alvaro del Portillo ont eu lieu en même temps. Comment comprenez-vous cette coïncidence?

J’en ai été profondément touché. Saint Jean-Paul II et Mgr Alvaro del Portillo se sont rencontrés lors du Concile Vatican II et depuis, ils ont été étroitement liés par une proximité mutuelle et une énorme confiance filiale de la part du prélat de l’Opus Dei.

C’était deux pasteurs épris de l’Église. Mgr Alvaro del Portillo, qui admirait profondément la générosité et le don de soi du pape, se mettait en quatre pour seconder fidèlement toutes les initiatives d’évangélisation que proposait saint Jean-Paul II. C’est sans doute la raison pour laquelle le saint-Père encouragea plusieurs pasteurs à s’en remettre au secours spirituel de Mgr del Portillo.

Une preuve manifeste de l’attachement du pape à Mgr del Portillo fut le déplacement de Jean-Paul II à la résidence du prélat de l’Opus Dei qui venait de nous quitter, pour se recueillir auprès de sa dépouille mortelle. De mon point de vue, ce qui les caractérisait tous les deux c’était, entre autres, l’humilité, l’amour de l’Église et des âmes, la dévotion à la Sainte Vierge, le sens de la paternité. Il y avait entre eux deux une profonde harmonie spirituelle.

6. Références bibliographiques

Biographie en langue française

  • Salvador Bernal: Mes souvenirs d’Alvaro del Portillo. Éditions des Oliviers, 2007
  • Javier Medina : Alvaro del Portillo, un homme fidèle. Éditions Le Laurier, 2014
  • Quelques livres de Mgr Alvaro del Portillo

  • Fidèles et laïcs dans l'Eglise, Editions Wilson&Lafleur, 2012
  • Vocation et mission du prêtre, Éditions Le Laurier, 1991
  • 18 questions àMgr Alvaro del Portillo, livret du Laurier n°55, 1985
  • Entretiens sur le fondateur de l'Opus Dei, Éditions Le Laurier, 1993