Lycée Besana : un regard vers l’avenir

L’enrayure (besana en espagnol) est le premier sillon tracé par le laboureur. S’il est bien droit, le billonnage (ensemble de sillons parallèles) le sera aussi et la récolte sera simplifiée. C’est ainsi que le lycée Besana vise à semer chez ses élèves le goût du travail bien fait et l’envie de servir dans la société.

Avant d’arriver sur le marché du travail, les élèves ont déjà acquis une expérience professionnelle.

Un lycée en partenariat avec les entreprises

À ses débuts, en 1960, ce lycée donnait déjà toutes les chances d’une formation et d’une promotion professionnelle à de nombreuses femmes. Actuellement, il est un centre d’enseignement secondaire obligatoire, avec deux types de préparation au baccalauréat et trois cycles de formation professionnelle. 2.700 femmes y ont déjà été formées. Il a 400 élèves et un staff de 40 professeurs.

Les entreprises, qui connaissent la qualité de la formation de Besana, ont souvent recours à la bourse du travail du lycée pour y trouver de nouveaux employés au profil professionnel souhaité.

On y cultive aussi les bonnes habitudes, les vertus humaines que chaque élève peut arriver à avoir. Le nom du lycée le suggère : une enrayure est un premier sillon prêt au labourage. S’il est tout droit, le billonnage le sera aussi ;

Dès le départ, l’activité de Besana est imprégnée de l’esprit de saint Josémaria Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei : s’appliquer au travail bien fait, dans un souci de service et par amour de Dieu, avoir une vie cohérente, aimer la vérité et la liberté personnelle, savoir que l’on est fils de Dieu.

C’est l’objectif de Besana : les élèves en quittant l’établissement doivent être en mesure de transmettre, là où elles évolueront plus tard, le goût de la compétitivité professionnelle, l’honnêteté personnelle et le bagage spirituel que le lycée a mis à leur disposition.

Chaque élève a son rythme d’apprentissage et des motivations différentes. C’est la raison pour laquelle les professeurs y pratiquent le suivi individuel

Dans le cadre de ses activités, Besana permet aux élèves, motivées dans ce sens, de réaliser des projets de volontariat auprès des personnes âgées et d’enfants handicapés.

Il est déjà établi qu’en octobre le lycée collabore avec la Communauté autonome de Madrid au « Jour de l’accolade solidaire ». Dès l’aube, les volontaires encadrent un groupe de nombreuses personnes âgées lors une randonnée de plusieurs kilomètres dans la Sierra madrilène.

Rosana : récit d'un aller et retour

Rosana Baena, ancienne élève en formation professionnelle est devenue professeur au lycée. Elle nous en parle brièvement : « Du pupitre à l’estrade » J’ai vu le lycée des deux côtés : du pupitre à l’estrade. Je ne saurais pas vous dire quel est le meilleur point de vue. »

« Depuis que je m’y étais inscrite à aujourd’hui, l’école a beaucoup changé : les installations sont nettement meilleures, plus vastes et plus belles. Matériellement, l’établissement a de l’allure. Mais cela ne servirait à rien, me dis-je, s’il ne s’était pas fortement engagé à aider les élèves à devenir des personnes à part entière. C’est ce qui nous a tant aidés, ma famille et moi-même : nous y avons appris l’importance de la personne et découvert la transcendance de toute vie, de la mienne, le cas échéant. J’ai envie d’aider les élèves à avoir une idée révalorisante d’elles-mêmes en tant que filles de Dieu (c’est ce qu’on m’a aidé à découvrir ici) et à prendre conscience de l’influence positive qu’elles ont sur leur environnement, familial, professionnel ou social.

Carmen, agent de propreté urbaine

Saint Josémaria, lorsqu’il réunissait les parents, insistait beaucoup sur le fait qu’ils sont les artisans de l’éducation de leurs enfants. De ce fait, le projet de Besana ne saurait se passer de l’aide et de l’encouragement des familles.

Carmen Reyes est mère d’élèves depuis quatre ans : trois de ses filles y sont inscrites. Cette famille habite Coslada, un quartier en plein développement à l’extérieur de Madrid. Elle est agent de propreté urbaine dans sa mairie. Elle partage tout à fait les idées du projet d’éducation de Besana :

« Mon mari et moi cherchions depuis un certain temps une école pour nos filles avec un bon niveau scolaire mais aussi avec un suivi personnel.

J’ai appris l’existence de Besana de la bouche d’autres mamans du quartier qui y avaient mis leurs enfants et en étaient contentes. Je me suis un peu renseignée et suis allée voir avec une autre amie et nos deux filles. J’ai apprécié le silence, en un jour de travail, l’ordre, la propreté. Nos enfants ont été aussi très bien impressionnées. Nous avons vu un ou deux professeurs sur les bancs d’un couloir : elles s’entretenaient avec leurs élèves.

Besana et l’Opus Dei m’ont aidée à changer, j’ai fait un tour de 180°. Je vois la vie autrement. J’ai pu assister à des moyens de formation chrétienne avec d’autres amies en rendant tout cela compatible avec mon travail. J’y ai reçu le sacrement de Confirmation et me suis beaucoup rapprochée de Dieu. Je suis réellement contente.

Besana a aussi beaucoup pesé sur la vie de mes filles qui ont fait de gros progrès, chacune à son niveau. C’est encourageant de voir qu’elles perçoivent les nécessités des autres et qu’elles donnent de leur temps pour de bonnes causes ».

Il y a trois ans Besana a reçu une famille qui venait d’une commune, à 30 km de Madrid. Les parents étaient très intéressés par la formation de leurs filles. Ils ont battu le rappel et réussi à ce que deux autres familles les rejoignent pour programmer le transport en taxi de leurs quatre filles. Elles faisaient l’aller et retour dans la journée. L’année scolaire suivante, il y eut sept filles dans un monospace. Deux ans après, elles étaient déjà dix-neuf dans un minibus. Elles sont 42 en ce moment à arriver dans un bus.