Des étudiantes belges aident les plus démunis en Roumanie

A l’initiative de Fontenelle, centre de l’Opus Dei à Bruxelles, une dizaine d’étudiantes belges ont collaboré, du 20 au 30 juillet, à un travail social dans un quartier périphérique de la ville de Galati. Grâce, étudiante de l’UCL, raconte ce qu’elle y a vécu.

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Ces étudiantes ont collaboré avec d'autres groupes provenant d'Autriche, de Suisse et de Roumanie ; elles ont financé leur voyage avec leur effort personnel et l'aide de leurs familles et amis.

Quand on m'a proposé de participer à ce projet social j'ai d'abord refusé, car j'avais d'autres projets : travailler pendant les vacances et m'acheter un nouveau téléphone et un iPad avec l'argent gagné. Mais j'ai changé d'idée après avoir rencontré Iris, qui étudie comme moi à Louvain-la-Neuve et s'était inscrite sans hésiter. Il faut dire qu'elle a déjà un bon bagage en volontariat : elle a été au Burkina-Faso lorsqu'elle avait 17 ans, et elle fait des camps avec des personnes handicapées tous les étés depuis ses 14 ans.

Le travail social en Roumanie n'était pas facile, il faisait très chaud. Le matin il fallait, dans un délai précis, nettoyer et repeindre l'intérieur de maisons délabrées, alors que nous n'avions, pour la plupart, aucune expérience dans ce domaine. L'eau du robinet n'était pas potable. Parfois quand nous rentrions du travail à midi l'eau n'était pas chaude dans les douches, et nous avons dû passer deux nuits par terre. L'après-midi, nous donnions cours d'anglais et de français aux enfants d'une école.

Lorsqu'on doit dépenser de l'argent pour ce genre de voyage, la première réaction est souvent d'hésiter. Mais maintenant je peux assurer qu'on est tellement heureux qu'on n'y pense plus et on se dit qu'on a fait le bon choix.

Je faisais partie du groupe qui travaillait chez une dame presque aveugle appelée Maria qui vivait avec son fils de 40 ans. Cette femme était très âgée. Au début, lorsque nous avons commencé à travailler dans sa maison, son fils s'est opposé à notre travail, mais après deux jours il est devenu très chaleureux, au point de nous mettre de la musique lorsqu'on travaillait pour détendre l'atmosphère. Il nous a même aidées à peindre d'autres pièces et à déplacer les meubles.

Beaucoup d'habitants de Galati vivent dans des conditions pauvres. Nous l'avons vu chez les familles où nous sommes allées travailler. Cette situation nous a été confirmée par une dame que nous avons rencontrée un jour en rentrant du travail : l'hiver passé, elle avait même manqué de chauffage, et l'eau coûte très cher. Elle nous a aussi encouragées et surtout remerciées : « Le volontariat est ce dont le monde a le plus besoin pour résoudre ses problèmes ». Un autre soir, un homme du village qui avait beaucoup apprécié notre travail nous a offert, les larmes aux yeux, deux paquets de bons chocolats. Une autre fois Ester, la responsable de l'activité, avait perdu son téléphone sous une forte pluie, sur le chemin de la messe. Arrivées à l'église, trempées des pieds à la tête, nous avons expliqué ce qui nous était arrivé. Le lendemain, une des choristes de la paroisse a fait cadeau à Ester d'un autre téléphone.

Mais ce que j'ai le plus gardé dans ma tête, c'est que nous avons aidé des familles, que nous avons rendu des gens heureux, et cela, pour moi, c'est le plus important. Après cette expérience, on se sent utile dans la vie, on trouve un sens à sa vie. Le vrai bonheur c'est de rendre les autres heureux avec nous.

Au long du séjour, nous avons développé entre nous un esprit d'équipe. Nous étions originaires de treize pays différents, nous ne partagions pas toutes les mêmes croyances. Pour la plupart, nous ne nous connaissions pas avant le début de l'activité. Mais nous voulions toutes atteindre un même but. Un jour, dans mon groupe, je devais repeindre le plafond du salon avec une amie. A la fin nous avons terminé ce plafond à trois parce qu'une autre amie du groupe s'était rajoutée pour accélérer le travail. C'était magnifique.

A la fin du premier jour, Maria Lucia, de notre groupe, se sentait très fatiguée. « J'ai été très surprise de la saleté de la maison. C'est trop de travail, je n'ai pas envie d'y retourner demain », m'a-t-elle dit. Mais le jour du départ de Galati sa vision avait changé: « Je suis satisfaite du travail, ça m'a fait plaisir et c'est une bonne expérience. Je dirais que c'est important de voir d'autres façons de vivre des gens, pour avoir des horizons plus larges ».

Et quand j'ai demandé son avis sur le séjour à Karla, mexicaine de 18 ans : « J'ai appris beaucoup de choses, le fait de sortir de mon confort m'a aidée à apprécier ce que j'ai. Dans la vie de tous les jours, on oublie un peu les autres, on pense trop à soi-même et on ne s'occupe pas des autres. Ce que j'ai vraiment appris ici c'est faire de choses pour les autres d'abord et les aider avant moi : chercher le meilleur pour les autres. Même si j'étais très fatiguée, je devais aller travailler ou donner cours aux enfants. On allait travailler avec une bonne attitude. Chaque fois que tu aides une autre personne et tu ne penses pas à toi-même tu es satisfaite et heureuse d'avoir fait quelque chose de bien. Les gens me demandent ce que je fais de mes vacances à la place d'aller à la plage avec mes amis. Moi je pense que c'est nécessaire de faire de choses comme ça parce que ça te change ».

Le dernier jour de travail nous étions très fatiguées, mais nous avions toutes un sourire aux lèvres et un petit mot d'ordre dans notre cœur : « Flexibility ». A plus d'une, j'ai eu l'occasion d'expliquer que si je tenais le coup malgré la fatigue et les difficultés, c'était bien grâce à l'appui sur la prière et la messe de chaque jour. Notre voyage s'est clôturé en beauté car nous avons pu visiter le delta du Danube, un paysage magnifique.

Certes, nous avons apporté notre aide à la Roumanie, mais la Roumanie nous a beaucoup donné en retour. Nous avons reçu des cadeaux matériels, mais nous revenons avec d'autres cadeaux beaucoup plus précieux et que l'on ne peut pas acheter, comme l'hospitalité, la joie ou l'accueil chaleureux des habitants de Galati.

Grâce Bafoa